De Tamanrasset où il a lancé, vendredi, les travaux de réalisation de deux unités hospitalières, et une autre unité à In Salah, Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, s'est rendu à Annaba pour présider la rencontre régionale d'évaluation. Ont été appelés au rapport les cadres centraux tels que les professeurs Lebbane, L'hadj, Mesbah et les docteurs Mekkaoui et Hafed au côté du directeur général ANDS spécialisé en télémédecine, M. Choukri. Chacun en ce qui le concerne devait fournir un état des lieux et les perspectives, le processus de réforme du système de santé, les axes prioritaires des réformes, les programmes de prévention, l'approvisionnement des médicaments avec les orientations pour l'année 2016 ainsi que la gestion des équipements dans les établissements de santé et la télémédecine. Echange d'expériences et d'informations, niveau d'intervention médicale atteint et méthodes de gestion des structures sanitaires ont été les principales questions abordées par le ministre dans son allocution d'ouverture de la rencontre. Y ont participé les cadres centraux en poste au ministère de la santé, les DSP, les directeurs des CHU, EHS, EPH et EH ainsi que les chefs d'établissement hospitalier privé des wilayas de l'extrême est du pays. «Nous sommes fiers de dire que l'Algérie dispose d'un des meilleurs systèmes de prévention au monde», a tenu à affirmer le ministre. Dans sa démarche, il paraissait vouloir renouer avec les fondamentaux de sa politique en réaffirmant solennellement sa volonté de créer un système de santé au diapason des attentes des populations dans le besoin d'une bonne prise en charge de leurs préoccupations. Selon toute vraisemblance, il semble avoir placé cet objectif en tête des priorités de sa stratégie de refonte du système sanitaire. Le ministre a également exprimé sa ferme intention de restructurer rapidement les unités de soins immédiats des hôpitaux publics à travers le projet d'établissement élaboré par ses services. C'est dans ce cadre que ces derniers ont émis une feuille de route en 24 points. Par ailleurs, il s'est déclaré à plusieurs reprises convaincu de ce que ces mêmes services sont l'une des portes d'entrée à l'allègement de la pression qui s'exerce sur son département. Certes, Abdelmalek Boudiaf ne peut pas régler les multiples problèmes de la santé dans notre pays, accumulés depuis plus de quatre décennies d'incurie et de rapine. Mais dans la perspective de la présentation d'un programme de réforme du secteur, il multiplie les initiatives avec pour objectif de mettre un terme aux insuffisances. Il faut dire que les ministres qui s'étaient succédé à la tête de ce département pourtant stratégique, n'ont fait que chausser les pantoufles de leurs prédécesseurs. Ils n'ont jamais, pour prendre à témoin la population, fait publiquement une radioscopie implacable de la santé publique. C'est pourquoi l'initiative de Abdelmalek Boudiaf d'organiser pareille rencontre prend toute son importance. «J'affirme que le secteur de la santé algérien est le plus nanti des pays de la région en termes de moyens humains, matériels et financiers. Quel est le pays qui peut se vanter disposer de 175 scanners. Il faut arrêter de dépenser les deniers publics pour des achats de prestige» a-t-il ajouté. Sur sa lancé, il a abordé la question du plan national anticancer 2015-2019. Parrainé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, il s'articule autour de huit axes stratégiques et prioritaires visant la satisfaction des malades et de leurs familles. Le ministre a indiqué que ce programme réalisé à 48% place la prévention et le dépistage précoce de la maladie en tête des priorités. Annonçant la reprise des greffes à différents niveaux des structures de la santé, Abdelmalek Boudiaf a révélé que très prochainement seront réalisées deux greffes de la moelle épinière au CHU Mustapha. Quant à la contractualisation à réaliser par les hôpitaux, elle devra être obligatoirement précédée d'une évaluation des missions imparties aux structures de santé. Pour ce qui est des produits pharmaceutiques, le ministre a parlé de stabilité inégalée avec une meilleure maîtrise des besoins. Des négociations sont en cours avec des laboratoires fournisseurs du marché national pour réduire les prix des médicaments importés, devait-il conclure.