L'amélioration de la situation de la santé dans le sud du pays passe par « l'adaptation » de « l'approche et de l'organisation » de l'offre des soins et des activités de prévention aux « spécificités géographiques, environnementales, climatiques et sociales » de cette région, a affirmé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, lors de son intervention à l'ouverture de la rencontre régionale sur la santé dans le Sud, tenue hier à Ouargla. Le plan, qui sera mis en œuvre pour améliorer les prestations sanitaires en faveur des populations du Sud, est basé sur « le renforcement des programmes existants » et « le lancement de nouveaux chantiers dont le jumelage, la télémédecine, les soins à domicile, le renforcement des unités mobiles et autres », a précisé le premier responsable du secteur. Il est aussi question, selon lui, d'étudier la situation de la santé dans le Sud et de voir quels sont les mécanismes, les dispositions réglementaires et les moyens à mobiliser pour combler le déficit du secteur de la santé. Objectif : dispenser « des soins de qualité au même titre que ceux dispensés dans le nord du pays ». Plusieurs actions sont déjà envisagées dont le lancement des services d'aide médicale urgente (Samu) dans toutes les wilayas du Sud dans le cadre de l'amélioration de la prise en charge des urgences médicales et chirurgicales. « La mise en place des Samu sera appuyée par la dotation de ces structures de tous les moyens humains et matériels de manière à leur permettre une intervention rapide, une prise en charge et une évacuation plus efficientes des patients nécessitant un acte médical spécialisé », a précisé le ministre. Cette mesure est prise en attendant « la mise en place du Samu aérien en collaboration avec les institutions concernées ». En ce qui concerne la situation épidémiologique, Boudiaf a insisté sur « le développement et le renforcement et l'accompagnement des programmes spécifiques aux wilayas du Sud afin d'assurer leur pérennité, notamment en matière de contrôle des frontières », avec comme perspective « une dimension sous-régionale impliquant les pays frontaliers dans le cadre d'une coordination avec les organismes internationaux pour mieux lutter contre ces maladies ». Les programmes concernés sont notamment le plan de lutte contre l'envenimation scorpionique, le trachome, le paludisme et les maladies à transmission vectorielle, les foyers résiduels de la bilharziose ainsi que le renforcement et la surveillance épidémiologique au niveau des wilayas frontalières compte tenu des menaces sanitaires provenant des pays voisins. Le plan « santé Sud » devrait prendre en charge des actions prioritaires, à savoir la mise en place d'une organisation permettant une couverture sanitaire satisfaisante, le renforcement du jumelage et la formation du personnel, le développement des capacités d'intervention des équipes médicales fixes et mobiles, la prise en charge des populations nomades et migrantes et le développement de la télémédecine.