Rien ne va à Leader Meuble (ex-SNLB) de Taboukert, à Tizi Rached, à l'est de Tizi Ouzou. Les travailleurs, affiliés à la section syndicale de l'Union locale UGTA, sont revenus à la charge pour exiger le départ «immédiat et sans condition» du premier responsable de cette unité de transformation de bois affiliée au groupe Wood Manufacture. Les travailleurs de Leader Meuble dénoncent les «agissements disproportionnés, l'acharnement et le parti pris» du directeur général soupçonné de «porter un coup de grâce à l'entreprise» déjà «fragilisée par des années de turbulences». «Depuis son installation, en juin dernier, à ce jour, le directeur général, de par son attitude arrogante et son inexpérience au poste, ne cesse de détruire toute bonne volonté autour de lui et d'œuvrer pour des intérêts personnels occultes», lit-on dans une déclaration rendue publique. Les protestataires accusent ce responsable de «sous-traiter chez des artisans, avec paiement à terme et vendre la même marchandise à crédit, réaliser lui-même tous les achats pour passer directement des commandes à des fournisseurs de sa région en ignorant toutes les procédures d'achat». Les rédacteurs du document s'élèvent aussi contre l'organisation, en cachette, des réunions, après les heures de travail et les week-ends avec certains responsables pris en otages, et le recrutement, toujours dans l'opacité, dans certains postes pour servir les intérêts de ses proches et amis. «En trois mois à ce poste, le directeur général a su dresser les travailleurs contre lui avec ses agissements irrationnels», déplorent-ils. «Cette manière de faire, basée sur la provocation, la division et le règne sans partage, n'est que la partie apparente de l'iceberg», font-ils observer, convaincus que cette «machination ne vise, en réalité, qu'à porter un coup de grâce à notre entreprise» déjà fragilisée par des années de turbulences. «Nous refusons de nous plier et nous ne laisserons jamais passer une intimidation de plus. Le sort des 430 familles est entre les mains des autorités dont nous avons une entière confiance», rappellent les rédacteurs du document qui font cas d'une pétition signée par 343 travailleurs, toutes catégories confondues, sur les 430, soit, 80% du personnel de cette entreprise, pour demander le départ de ce responsable. Rappelons qu'en juillet 2012, un conflit a opposé les travailleurs de l'usine Leader Meuble de Taboukert (Tizi Rached), à l'est de Tizi Ouzou, à leur administration, pour notamment la dissolution de la section syndicale et du comité de participation de l'unité ainsi que l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. L'union de wilaya Ugta de Tizi Ouzou avait estimé que cette entité économique, Leader Meuble Taboukert, label inégalable dans le domaine de la transformation du bois, abri social de plus de 400 salariés, créatrice de richesse et pourvoyeuse de recettes fiscales au profit de la municipalité de Tizi Rached, ne devait pas mourir pour une question de représentation syndicale. Les protestataires revendiquaient, outre la dissolution de la section syndicale et du comité des participations, la revalorisation de leurs salaires à auteur de 50% avec effet rétroactif depuis 2009, soit lorsqu'il a été décidé de revoir à la hausse la grille des salaires des cadres de cette SPA et l'amélioration de leurs conditions de travail. Durant ce mouvement de grève, les protestataires ont dénoncé «l'attitude» de leurs représentants syndicaux, membres du comité de participation également, notamment le premier responsable de ladite section syndicale, à la tête du comité de participation, depuis 18 longues années, qui «excelle dans l'intimidation et les menaces pour faire peur aux travailleurs».