Fleuron de l'industrie du bois, l'entreprise publique Leader Meuble est à l'arrêt depuis un mois en raison d'un mouvement social. L'entreprise spécialisée dans l'ameublement et la transformation du bois, Leader Meuble (ex-Snlb), dépendant du groupe Wood Manufacture, de la SGP des industries manufacturières, est paralysée depuis 28 jours par une grève des travailleurs. En plus des revendications salariales, les grévistes sont montés au créneau pour demander le «départ du directeur technico-production» et la «la dissolution du comité de participation de l'entreprise et de la section syndicale (Ugta), qui sont dirigés par le responsable mis en cause». Un gréviste rencontré devant le portail de l'entreprise, à Taboukert (20 km à l'est de Tizi Ouzou), nous dira : «Nous souhaitons réélire un nouveau comité de participation (CP), qui est dirigé par la même personne depuis 18 ans». En outre, les ouvriers ont déploré «la complicité de la direction de l'entreprise». «Afin de casser notre mouvement, le directeur a refusé de verser le mois de congé avant la reprise du travail», explique un gréviste. Quant aux doléances socioprofessionnelles, les protestataires ont demandé la majoration de leur salaire qui, selon eux, n'a pas connu d'augmentation depuis 2008. Une enquête de l'Inspection du travail est en cours, mais aucune information n'a filtré quant à son déroulement. L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) se mure dans un silence qualifié de «complice» par les représentants des grévistes qui déclarent : «Il y a une sorte de mainmise sur l'entreprise par le président du CP qui a transformé la société en un bien familial». Ce conflit social a coûté à cette entreprise qui emploi 428 travailleurs, 34 millions de dinars de perte sur le chiffre d'affaire et 39 millions de dinars dans la production, selon l'administration. Source d'inquiétude pour le président directeur général de Leader Meuble M. Amazouz Lounès, qui nous a déclaré: «Ce mouvement a été déclaré par l'inspection du travail comme illégal. Néanmoins, j'ai appelé les travailleurs à organiser une assemblée pour effectuer un retrait de confiance à la personne mise en cause et d'élire leur nouveau représentant». Et d'insister : «D'ailleurs, c'est la seule voie légale pour parvenir à débloquer cette situation qui pénalise l'entreprise, avançant, qu'un marché de 200 milliards de centime est à présent bloqué». Le mouvement de protestation met, en effet, l'entreprise dans une situation inconfortable vis-à-vis de ses clients, mettant, par la même, en péril la santé financière de l'entité économique. Pour ce qui est des salaires, «nous avons élaboré une nouvelle grille en 2009. En 2010, les travailleurs ont reçu 13 % d'augmentation sans compter le programme de l'harmonisation des grilles salariales à travers toutes les filiale de la SGP qui est en cours», ajoute le P-DG.