L'état d'urgence est décrété. Le chômage repart à la hausse. La COP21 réfléchit à l'avenir du monde. L'essentiel n'est pas là. Karim Benzema ne doit plus porter le maillot des Bleus. Manuel Valls l'a dit. L'enfant de Barcelone ne règle pas un compte avec l'avant-centre de Madrid. Le Premier ministre exige l'exemplarité dans une équipe comme dans un gouvernement. Une mise en examen devient un carton rouge. La présomption d'innocence ? Une foutaise. L'instruction n'est pas close ? Peu importe. Osera-t-on dire à Manuel Valls que l'exemplarité à bon dos, et rappeler que Jean-Yves Le Drian restera ministre de la Défense s'il est élu à la présidence de la région de Bretagne ? L'exemplarité, c'est toujours pour les autres. Viel adage. Au vrai, de quoi se mêle le Premier ministre ? Quand Nicolas Karabatic a comparu en correctionnelle pour une affaire de paris truqués, il a joué avec l'équipe de France de handball sans que ça n'émeuve personne. Le hand n'est pas le foot. Confusion des genres Manuel Valls se rend-il compte que cet avis sur Benzema brouille son message ? Qu'il affaiblit ses autres déclarations ? Qu'il contamine son discours avec un détail qui fait tache dans le tableau ? On n'attend pas du Premier ministre de la France qu'il balaye son bureau quand il quitte Matignon. Ni qu'il s'exprime sur tout et sur rien. A la machine à café, on a déjà oublié son intervention de deux heures à la radio pour ne retenir qu'une petite phrase, dite sur une affaire de cornecul devenue affaire d'Etat. Etait-ce bien le but de la manœuvre ?