Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale, dont il était l'invité de la rédaction, Nedjadi Messeguem, inspecteur général au ministère de l'Education, a imputé le phénomène de redoublement scolaire (20% des effectifs des CEM, 30% de ceux des lycées et 8,85% dans le primaire) et celui des déperditions scolaires (2,34% pour l'ensemble des cycles, c'est-à-dire avant la fin de la scolarisation obligatoire), au système pédagogique défaillant et dépassé et à des facteurs sociaux dans certaines régions (conservatisme ou manque de transport localement). Il fait observer que 95% des élèves sont admis en 1re AM mais 30%d'entre eux redoublent ensuite. Cela signifie, explique-t-il, que le profil de compétences chez ces élèves qui redoublent n'est pas conforme à ce qui est exigé. Nedjadi Messeguem cite comme autre indicateur, le fait que seuls 40% des élèves arrivent en 4e AM sans avoir jamais redoublé. Ce phénomène pèse lourdement sur le budget de l'éducation nationale : 6%pour les redoublements, et pour l'ensemble, redoublements et déperditions, ce sont 9%. Il estime qu'avec un bon système d'orientation, il n'y aura pas de déperditions. Il évoque la mise en place d'un bac professionnel qui permette aux enfants qui risquent la déperdition de continuer selon leurs compétences. Il annonce la mise en place d'un système de remédiation et d'un système de soutien piloté par des inspecteurs centraux. Un plan national de remédiation permet de prendre en charge les élèves en difficulté. Il y a un programme de reprise des enfants déscolarisés particulièrement dans les zones éparses, défavorisées ou qui ont des difficultés, où les établissements scolaires disposent de cantines partout mais où le transport n'est pas assuré localement, en plus des pesanteurs sociologiques (le conservatisme) qui poussent les parents à retirer les filles surtout du système éducatif. Il insiste sur le système pédagogique actuel qui met en place l'ennui en classe et favorise le développementde la violence. Il estime qu'il faut faire évoluer la pratique pédagogique vers un système où l'enfant est acteur de sa formation. Au préalable, il faut que les inspecteurs se familiarisent avec cette nouvelle pratique pédagogique. Ils seront formés dans ce sens. Nedjadi Messeguem estime que le problème de surcharge n'est pas en cause, mais il fait constater qu'en 2006, le taux de natalité a grimpé et le taux de réalisation des infrastructures n'a pas suivi, il y a du retard, dit-il. Abordant la question du recrutement des enseignants, il reconnaît que le recrutement sur dossier n'est pas conforme au système éducatif et annonce qu'en mars prochain l'examen écrit sera introduit dans la sélection des enseignants. Il fait observer que le secteur de l'Education a besoin chaque année de 19 000 à 20 000 enseignants nouveaux alors que l'Ecole normale supérieure ne peut en fournir que 4 000 à 5 000 par an. Un réseau d'ENS sera créé dans le pays pour former les enseignants. Enfin, l'inspecteur général au ministère de l'Education annonce qu'un nouveau cahier des charges est en cours d'institution pour les écoles privées.