La presse a largement démocratisé le débat en demandant à une large gamme de la population de donner son avis sur les avantages et les inconvénients du crédit à la consommation. Certains jubilent parmi les producteurs des produits éligibles, d'autres demeurent sceptiques en formulant des réserves durant le temps où certains, complètement hors jeu, parlent d'opérations illicites par rapport au dogme islamiste qui interdit l'usuraire, ce qui porte le débat en dehors du rationalisme d'archétype économique, ou financier. Le gouvernement a, à maintes reprises, annoncé le retour du crédit à la consommation en prenant toutes les précautions d'usage, afin d'éviter le surendettement des ménages, et surtout en prenant le temps nécessaire de rendre opérationnelle une centrale des risques des entreprises et des ménages, qui sera agissante dans le traitement des demandes de crédits dès octobre prochain, à en croire M. Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie. Si au niveau de l'institution bancaire, tout semble bien lubrifié, pour outiller Mohamed Boussaba, chef du projet (CREM) à la Banque d'Algérie, qui a profité d'une conception, et des réalisations techniques qu'avait assuré un cabinet portugais NovoBase, ainsi que d'une assistance technique de la Banque mondiale, par contre au niveau des consommateurs, il est souvent relevé des contradictions dans les modes de gestion de ces crédits à la consommation présumés booster la production nationale, et censés dynamiser la croissance. La nouvelle loi de finances 2016 accorde des avantages fiscaux aux entreprises, avec presque zéro imposition sur les bénéfices durant plusieurs années, en retour, celles-ci sont tenues de recruter dans le cadre de la lutte que mène l'Algérie pour faire baisser le chômage. Le crédit à la consommation a pour but de faire cesser la concurrence irrégulière faite par des importateurs qui n'ont que faire de la bonne santé de l'économie nationale, même si la facture à l'import/import saigne dangereusement les réserves de change du pays. Le dernier rapport de la Banque d'Algérie relève que les réserves de change e l'Algérie se sont contractés à 152,7 milliards de dollars à fin septembre 2015, et qu'entre septembre 2014 et septembre 2015, cette réduction a été de 32,57 milliards, ce qui signifie qu'en additionnant les revenus extérieurs pour la période septembre 2014 à septembre 2015, que le montant réel des paiements effectués par l'Algérie en devises fortes dépasse allègrement les 32,57 milliards de dollars. Notre balance des paiements est donc lourdement déficitaire. Pour en revenir au crédit à la consommation et à sa mise en application, il y a lieu de savoir sur quelle base les produits éligibles ont été retenus par les autorités, et quels sont les critères détenus par les uns et les autres. Consommer algérien est donc le slogan adopté par les représentants de la dernière tripartite tenue en 2014. Dans ce cas, faudrait-il admettre qu'une voiture sortie de l'usine Renault serait considérée comme un produit algérien, et dans le même élan, accepter qu'un transformateur, ou qu'un assembleur de pièces venues de l'étranger, aurait le droit par son seul logo, de prétendre à ce que son produit soit un princeps algérien. Donc, la définition de l'octroi de la nationalité à un produit reste à déterminer, afin que le pays, et ses habitants jouissent pleinement du bénéfice que dégagera la politique du crédit à la consommation, et celle d'encourager la production, et par extension la productivité, ainsi que l'investissement local. L'autre aspect de la problématique est certainement lié aux taux d'intérêt excessifs de 6%, et à la bureaucratie qui va entourer la procédure donnant le quitus au crédit. Le taux de 6% est une marge d'intérêt exagéré ; d'autant que cela va représenter un frein à main à même de clouer la production nationale au détriment de produits importation moins chers, et de meilleure qualité. Un taux de zéro pour cent dynamiserait véritablement la production nationale, et c'est l'Etat qui en sera le premier bénéficiaire avec ses concitoyens au regard de la paix sociale recherchée. Les ménages préfèreront à n'en point douter faire l'épargne nécessaire en leur demeure, ou en bloquant leur argent dans une banque avec un taux d'intérêt de 3,5% par an, que de prendre le risque d'acheter un produit local dont la qualité serait aléatoire. Dans les pays développés qui ont inventé cette formule, les choses se passent autrement. Le consommateur jouit de la liberté de placer son argent où il veut. L'important restant pour l'Etat à ce que la consommation des ménages et des entreprises tournent à plein régime, pour dégager une croissance positive. Les Etats en amont protègent leurs productions nationales en recourant à plusieurs formules, afin que les produits de production locale soient largement concurrentiels.