C'est une nouvelle année 2965, correspondant à 2016 du calendrier géorgienne, dont les festivités ont débuté très tôt cette fois-ci. Pour les Berbères du monde, Yennayer est fêté et vécu comme une date symbole de fertilité, de renouvellement. Il en va de même pour tous les habitants qu'ils soient berbérophones ou arabophones. Elle est une date repère, un retour aux sources, tant cette occasion est célébrée actuellement dans les quatre coins du monde par des Amazighs immigrés, une façon sûrement pour eux de déclarer cet amour qu'ils portent à une terre ancestrale et de confirmer leur identité, un retour aux origines. Béni Haoua au nord-est de Chlef, symbole de la Kabylie et des Berbères dans cette wilaya, comme dans plusieurs régions d'Afrique du Nord, a commencé la célébration du premier jour de l'an berbère, appelé Yennayer ou Nnayyer décrété fête nationale en Algérie depuis 2007. Les fêtes ont commencé depuis samedi avant que la fête officielle soit célébrée à la veille du 12 janvier au niveau de la maison de la culture de Chlef. Les festivités qui ont commencé dans la matinée du samedi par des spectacles de «fantasia». Il s'agit des spectacles équestres traditionnels simulant des assauts militaires, pratiqués essentiellement à l'ouest du pays, où elle est appelée « jeu de la poudre» ou «jeu des chevaux . Les citoyens de la commune de Béni Haoua et des communes limitrophes à l'instar de Oued Goussine, Breïra, Damous, etc, sont venus en grand nombre pour prendre part à ces fêtes. En plus des jeunes scouts musulmans, pour la première fois, des représentants du Musée national du Bardo ont assisté aux fêtes de célébration de Nnayyer à Béni Haoua. La troupe de la danse folklorique de Sidi Ghilas (wilaya de Tipasa) a donné spectacle à l'occasion de la fête dans la même commune. La célébration de la fête a également été marquée par un repas copieux pour souhaiter une année riche et généreuse, au profit de tous les présents. Ce repas est l'œuvre de toutes les familles habitant Béni Haoua, en signe de solidarité et de partage de la joie collective. C'est une des plus anciennes fêtes qui a su résister au temps pour arriver jusqu'à nous. C'est peut-être la notion de présage qui entoure cet événement et la naissance du nouvel an qui a fait que les familles ont continué à fêter Yennayer de crainte d'avoir un malheur dans la famille si le rituel n'est pas observé. D'ailleurs, jusqu'à nos jours, le poulet, qui servira à préparer le dîner de Yennayer, doit être ramené vivant à la maison pour être sacrifié. «Le sang doit couler le jour de Yennayer et si l'on ne tue pas un coq, un malheur peut arriver à la famille», témoigne un citoyen présent à cette fête. L'association locale «Tifaouine» est derrière l'initiative de cette célébration. «Nous avons collaboré avec le mouvement associatif que ce soit au niveau local ou national pour réussir cette fête et lui donner une dimension culturelle nationale. La présence des troupes culturelles venues de plusieurs wilayas est un bon signe de l'intérêt que portent les Algériens à cette fête berbère», a déclaré le président de l'association. Pour un visiteur venant de la wilaya de Tipasa, cette fête est «un rite parmi les rituels pratiqués dans les différentes régions du pays et qui renvoient à des croyances anciennes ayant comme objectif de se prémunir contre les menaces de la nature, comme la sécheresse, les épidémies, la famine, par la présentation d'offrandes à la terre. Offrandes qu'on retrouve dans le sacrifice du coq». D'autres activités et spectacles ont été donnés après le déjeuner pour les enfants, notamment de magie et des clowns.