Comme il fallait s'y attendre, l'article 51 de l'avant-projet de loi relative à la révision constitutionnelle a été modifié lundi par le Conseil des ministres avant d'approuver le document qui sera soumis au Parlement ou au référendum, selon ce qu'en décidera le Conseil Constitutionnel qui a été saisi par le président Bouteflika pour rendre un avis motivé sur le projet. C'est le président de la République qui a ordonné d'élargir l'article 51 en y ajoutant «La loi déterminera la liste des hautes fonctions de l'Etat». Il clarifie ainsi la première rédaction qui stipulait : «L'égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l'Etat, est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi. La nationalité algérienne exclusive est requise pour l'accès aux hautes responsabilités de l'Etat et aux fonctions politiques». Cet article avait entraîné des réticences fortement exprimées au sein de la majorité parlementaire appelée à adopter le projet de révision constitutionnelle. On sait qu'à chaque occasion, il est fait appel à la diaspora algérienne qui comprend une élite dans tous les domaines et qui est en même temps de double nationalité, mais qui, en toutes circonstances, a montré son attachement à sa patrie d'origine. Autre fait qui ressort nettement de la réunion du Conseil des ministres : le président Bouteflika a instruit lundi le gouvernement à s'atteler avec le concours du Parlement à préparer et faire adopter les lois qui découleront de la prochaine révision constitutionnelle. En effet, intervenant après l'approbation de l'avant-projet de loi relative à la révision constitutionnelle, à l'occasion du Conseil des ministres qu'il a présidé, le chef de l'Etat a affirmé qu' «une fois ce projet adopté, comme je l'espère, par le Parlement souverain, un grand chantier s'ouvrira pour sa mise en oeuvre par tous». Le chef de l'Etat appelle le gouvernement à faire vite : «Dans ce cadre, le gouvernement aura à s'atteler avec diligence et avec le concours du Parlement à préparer et faire adopter les lois qui découleront de cette révision constitutionnelle, et à réunir également les conditions requises pour la mise en place des Instances nouvelles créées». Il espère également que «les agents publics dans tous les secteurs, les opérateurs économiques, ainsi que tous les citoyens et citoyennes, s'inspireront de la lettre et de l'esprit de notre Constitution enrichie pour y puiser une motivation accrue, chacun dans son domaine, à l'effort généreux pour la construction nationale».