La communauté estudiantine de l'université Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou est en colère. Le bras de fer engagé avec l'administration autour de «la situation amère et catastrophique prévalant au sein de tous les départements et de toutes les résidences» se durcit. Hier, à l'appel de la Coordination locale des étudiants (CLE), une grève générale, ponctuée par un rassemblement devant l'entrée principale du campus Hasnaoua I et la fermeture du rectorat, a paralysé l'ensemble des campus de l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a-t-on constaté. Ils dénoncent ce qu'ils qualifient de «pratiques abusives des responsables de l'UMM TO». Depuis dimanche dernier, la communauté universitaire a multiplié les rassemblements de protestation au niveau des différents campus. Le dernier en date remonte à mardi, tenu au niveau du campus Hassnaoua pour «sensibiliser les étudiants sur la situation chaotique dans laquelle se débat notre université», pour reprendre un étudiant, membre de la Coordination locale des étudiants (CLE). Outre «la situation amère et catastrophique prévalant au sein de tous les départements et de toutes les résidences», les étudiants de l'UMM TO ont posé des problèmes d'ordre pédagogique, recensés, disent-ils, au niveau des différents départements dont celui de biologie où «les étudiants ont même eu recours à une grève de la faim pour dénoncer la programmation des cours les samedis». Ou encore au niveau du département des mathématiques, où les étudiants, croit-on savoir, «se seraient vus refuser les inscriptions» au master professionnel. «La procédure des dépôts des dossiers a été, à l'appel de la faculté des sciences, gelée par l'administration qui a, a-t-on rappelé, elle-même lancé l'opération d'inscription», a-t-on déploré encore. Rappelons que fin novembre dernier, la communauté universitaire de l'UMM TO a organisé une marche et tenu des rassemblements pacifiques pour «l'amélioration de ses conditions socio- pédagogiques». Les étudiants se sont rassemblés, en effet, au niveau du campus Hasnaoua II (Bastos), point de départ d'une marche vers le campus Hasnaoua I. Les protestataires ont dénoncé «le climat d'insécurité qui y règne au niveau des cités U et campus universitaires, les mauvaises conditions de la rentrée U et sa mauvaise gestion, le manque de places d'hébergement et, enfin, les conseils de discipline arbitraires, contre des étudiants». Réagissant à ces actions de protestation, à répétition, le Rectorat a, dans un communiqué rendu public, pointé du doigt «un groupe d'étudiants, infiltré par des non-étudiants, qui continue à agir dans le sens de la déstabilisation de la rentée universitaire par l'incitation à la perturbation et au désordre, en semant des rumeurs et en lançant des appels à des marches et a des grèves». «Ce groupe d'étudiants exige de passer outre les règles d'usage en termes de progression dans le cursus pédagogique», a fait observer le rectorat dans son communiqué rappelant que «ces étudiants refusent leur traduction devant les instances disciplinaires» pour leurs «actes répréhensibles». La réception prochaine des projets de 17 000 places pédagogiques et des 18 500 lits, qui sont en voie d'achèvement au nouveau pôle universitaire de Tamda, à l'est de Tizi Ouzou, apportera, à coup sûr, plus de commodités à la communauté universitaire, a conclu le communiqué du rectorat de l'UMM TO.