Rien ne va plus à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. La communauté estudiantine ne décolère toujours pas. Rassemblements de protestation, arrêts de cours et autres grèves reconductibles sont autant d'actions auxquelles ont recours les étudiants. Des actions à travers lesquelles la communauté universitaire compte faire aboutir les revendications d'ordre, pour la plupart, socio pédagogiques des étudiants. La grogne des étudiants semble s'amplifiée et ne se passe pas un jour sans que l'on signale un mouvement de protestation des étudiants visiblement «lassés» d'être les éternels «laissés pour compte», pour reprendre un étudiant en fin de cycle du département informatique de l'UMM TO, membre de la Coordination locale des étudiants (CLE). Avant-hier lundi, l'université Mouloud Mammeri a été complètement paralysée par une grève générale des étudiants. Plusieurs milliers d'étudiants (es), selon les membres de la CLE , se sont rassemblés pour la énième fois depuis le début de l'année universitaire en cours, devant la bibliothèque centrale du campus Hasnaoua I. Les protestataires ont tenu à crier leur «ras-le-bol et dénoncer les responsables de l'université» à qui ils reprochent «d'être à l'origine de tous les maux» qui rongent l'université de Tizi Ouzou en proie à «de multiples problèmes», pour reprendre une expression des étudiants. Des problèmes liés pour la plupart, selon les membres de la coordination locale des étudiants, aussi bien aux conditions d'hébergement qu'au volet pédagogique. Les protestataires seront rejoints par les étudiantes résidantes à la cité Universitaire Didouche Mourad qui, pour exiger la prise en charge de leurs doléances, ont improvisé une marche vers le campus de Hasnaoua I. Les résidantes de ladite cité U revendiquent l'amélioration des conditions de vie au niveau de leur résidence où les conditions d'hébergement minimales ne sont pas réunies citant, à titre illustratif, l'inexistence d'une ambulance contraignant du coup les étudiantes à se débrouiller pour l'évacuation d'un cas d'urgence. Au département de français de l'UMM TO, des étudiants, membres du comité dudit département, observent depuis dimanche dernier, une grève de la faim au niveau du bureau du chef du département qu'ils occupent pour la circonstance. Une action qu'ils considèrent comme ultime recours pour «se faire entendre». Les grévistes de la faim réclament la prise en charge effective de la plate forme de revendication des étudiants dont les problèmes liés à l'hébergement et au transport suburbain notamment, ainsi que la surcharge des effectifs qui influe sur les plannings des cours et autres travaux dirigés. Une plate-forme de revendications déposée, rappelle-t-on, en novembre dernier. Les grévistes de la faim revendiquent également la réouverture de l'école doctorale et la suppression de la troisième note des travaux dirigés (TD). Au niveau des résidences universitaires de Boukhalfa, banlieue sud de Tizi Ouzou, les résidents n'ont eu de cesse de recourir à des actions de protestation dont des arrêts de cours, des rassemblements et des blocages du transport universitaire en guise de protestation contre le climat d'insécurité qui y régnait au niveau desdites cités U et où de nombreuses agressions y ont été signalées. Les protestataires exigent la résiliation du contrat que l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a paraphé avec une société privée de gardiennage pour assurer la sécurité des étudiants. Des exigences somme toute légitimes, à en croire des membres du comité de cités U, au vu des comportements «peu humains», des agents de sécurité desdites sociétés privées de gardiennage. «Les agents de sécurité affectés à ces résidences U n'ont aucun respect des libertés individuelles encore moins des franchises de l'université», déplore-t-on. Enfin, nous croyons savoir que les responsables de l'UMM TO ont procédé à la résiliation desdits contrats avec les sociétés privées de gardiennage.