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Scansions d'expressionnisme à la galerie «El-Yasmine»
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 01 - 2016

«Sur le fil», première exposition personnelle de Kenza Bourenane est l'hôte de la galerie «El Yasmine» depuis le 15 janvier 2016 et ce, jusqu'à la fin de ce mois.
Elle se compose d'une trentaine de toiles de différents formats allant de 77/52 cm à 150/120cm, fruit de plus de deux années de recherche et de labeur. « Tout me dérange ! Les formes, les couleurs et je suis enchantée d'être autant dérangée... », clame son amie Rachida Azdaou, artiste-peintre comme elle, dans une préface du précieux catalogue de l'exposition, qui se poursuit dans le même apophtegme : « ...l'espace dans les œuvres n'est point un lieu, il est un profond soupir...il embaume les âmes perdues, des ombres qui n'apparaissent qu'au moment où nous les regardons, des silhouettes qui... disparaissent dès que nous les quittons du regard. Jamais tranquilles, souvent en paix ». Cette admirable poésie scande les thématiques épousées comme dans « Immersion », « Vérité », « Epreuve », « Ecoutez », « Dématérialisation », « Totem », « Déséquilibre », « Evasion », « Sur le fil ». Cette dernière œuvre d'une éclatante et forte présence nous impacte et nous transporte dans sa prégnance. Elle revisite le langage plastique de l'expressionnisme et celui du post-expressionnisme, repères incontournables des vastes contrées de l'art contemporain. Les quatre toiles titrées « Composition » rejoignent la facture de « Epreuve » pour former un ensemble d'une brasillante spontanéité pertinemment sublimée par Véronique Caye, une autre amie de l'artiste, dans une contribution intégrante du catalogue qui précise, dans un style talentueux : « Dans les tableaux de Kenza se dévoilent des chaises vides, des bouches cousues, des fantômes, des traces de pas, une guillotine (...) la peinture de Kenza nous entraine dans la valse, nous propose un voyage initiatique de l'effroi vers la paix...Les traces fantômes sur la toile bleue libèrent les âmes. Le monochrome poudré...cosmique nous invite à plonger dans la couleur. Quête de paix après la tempête ou simple invitation au voyage ? » Plonger dans la couleur, oui. Mais la couleur n'est-elle pas l'autre dimension de la douleur. Le phrasé de cette contribution apporte un supplément de poésie et d'âme à cette monstration qui a beaucoup gagné avec cet accompagnement textuel magistralement conclu par quatre vers d'Arthur Rimbaud : « Elle est retrouvée. -Quoi ? L'Eternité.- C'est la mer allée- Avec le soleil ». Avec « Vérité », « Ascension », « Audire », « Dématérialisation », « Démos », « Evasion, « Totem », c'est le color field qui se fait apprivoiser dans une facture aussi subtile et fidèle qu'assumée. Dans la série de toiles titrées « Immersion » forme et couleur traduisent de manière subjective l'angoisse collective au gré de la rythmique tourmentée d'une gestuelle impérieuse qui confère au langage le caractère d'un expressionnisme « Kirchnérien » « allusion à l'Allemand Kirchner) se distinguant par la mise en œuvre de nouveaux rythmes et par le subjectivisme des formes et des couleurs, ou d'un langage aussi angoissé que celui de Kokoshka comme dans « Immersion 1 » et « 2 » ainsi que dans « Vu du ciel ». Quant à « Reflet », c'est au tachisme qu'on peut l'assimiler, un tachisme bien intégré et pertinemment restitué avec quelques relents « d'anthropométrie », du nom des œuvres qui ont fait l'originalité d'un pan du langage d'Yves Klein. Les tableaux baptisés « Composition » (1-2-3 et 4) ne quittent pas le cadastre de l'abstraction et sans, toutefois, se situer dans le même registre, se réfèrent à la grammaire visuelle de Basquiat (notamment dans « Composition 4 » pour arpenter les adrets d'un néo-expressionnisme flamboyant. Les subtiles variations iconographiques, judicieusement déclinées au gré d'une austérité géométrisante des formes et de la palette régissent de manière pertinente la dramaturgie de l'ensemble. Ce regard sur une première exposition en solo, ne prétend pas à l'absolutisme d'une quelconque objectivité et Kenza nous conforte dans notre certitude quand elle avoue : « J'ai découvert que le seul moyen d'expression était la peinture, un exutoire parfois difficile à appréhender pour une autodidacte comme moi, mais j'ai compris aussi qu'il n'y avait pas de règles précises quant à la façon de faire car les choses se passent de façons différentes pour chacun d'entre-nous ». Sans ambages et avec humilité. Assumant l'infinitude de son ambition et de la dimension de la tâche à venir. Sans autre dessein que celui d'accompagner son élan, laissons Marcel Duchamp nous interpeler par l'assertion, ô combien pertinente, que voici : « En art, la perfection n'existe pas. Et les moments de stagnation apparaissent toujours lorsque les artistes d'une période se contentent de reprendre le travail de leurs prédécesseurs là où ces derniers les ont laissés et d'essayer de poursuivre sur cette lancée. Mais lorsqu'on emprunte quelque chose à une peinture plus ancienne et qu'on l'adapte à son propre travail, cela peut constituer une approche créatrice. Le résultat n'est pas nouveau mais il y a une innovation, dans la mesure où c'est une approche différente ». Dans une des contributions qui structurent le catalogue, Mustapha Nedjaï (qu'on ne présente plus) avoue avec la modestie qui le caractérise : « Je me cherche encore... ». Mais peut-on se chercher autrement qu'en cherchant patiemment sans bousculer le temps, surtout quand la peinture est difficile à apprivoiser et qu'on est autodidacte comme Kenza ? Et elle est certainement sans ignorer que des autodidactes, dans toutes les disciplines, il y en a eu sans compter, de Léonard de Vinci à Khadda, sans oublier à l'avenant : Vlaminck, Derain, Matisse, Kandinsky (juriste et critique d'art), Utrillo, Sam Francis, Max Jacob, Frida Kahlo, Boltansky, Julio Gonzalez, Malraux, Le Douanier Rousseau, Giotto (était berger), Le Caravage (était maçon), Le Lorrain (était pâtissier puis valet de chambre), Atlan, Osman Sow, Dubuffet, le Marocain Mohamed Kacimi, Spoerri, Cattelan, Archipenko, Hemingway, Yves Klein (était professeur de judo), Tadao Ando (ancien boxeur professionnel, devenu architecte connu dans le monde entier), Gauguin, Basquiat, Jean Cocteau, Le Corbusier (architecte, urbaniste, théoricien et peintre à la fois)... Nous n'oublierons pas le cas insolite de Kalachnikov qui se plaisait à dire dans une saillie succulente : « Tout le monde connaissait mon arme et mon nom mais personne ne connaissait mon visage ». Kenza Bourenane poursuit son exposition à la galerie « El Yasmine » jusqu'à la fin du mois de janvier 2016. Artiste plasticien

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