Le combat de l'Algérie pendant une décennie contre le terrorisme est un avantage pour renforcer les capacités du continent africain, a rappelé, vendredi à Addis-Abeba le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. En marge du sommet du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, dans lequel Ramtane Lamamra a représenté le président de la République, il a rappelé que l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, évoquant quelques actions clés qui devraient être intégrées par l'Union africaine dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme et mise en œuvre de manière systématique. Parmi ces actions citées par Lamamra, c'est l'importance de mettre en place un système de prévention structurelle et d'alerte précoce à travers le renforcement de la coopération entre l'Union africaine et les communautés économiques régionales ainsi qu'entre l'UA et les Nations unies, dans l'objectif de renforcer la coopération intra-africaine en tant que composante de la stratégie globale des Nations unies en matière de lutte contre le terrorisme. En outre, le même responsable a souligné que «la dé-radicalisation doit faire l'objet d'un programme multidimensionnel d'action afin de dresser dans les esprits des remparts contre l'extrémisme violent». Par ailleurs, Lamamra a mis l'accent sur l'importance d'une mobilisation diplomatique accrue au niveau international en faveur de la criminalisation du paiement des rançons pour la libération d'otages, notamment l'adoption d'un instrument juridique international contraignant destiné à permettre le tarissement de toutes les sources de financement du terrorisme. Au niveau continental, le ministre d'Etat a souligné la nécessité pour l'Union africaine de «mettre en œuvre ses décisions et instruments juridiques afférents à la lutte contre le terrorisme, notamment à travers l'élaboration d'une liste des groupes, entités et personnes s'adonnant à des activités terroristes ou les soutenant ainsi qu'en renforçant la coopération judiciaire entre pays africains avec la mise en œuvre d'un mandat d'arrêt africain». Pour conclure, Ramtane Lamamra a appelé pour un renforcement des capacités du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorise, implanté à Alger, ainsi qu'à l'opérationnalisation effective et la conjugaison de synergies entre les services de sécurité des pays africains au sein des instruments précieux que sont le Cissa et l'Afripol. En marge de son discours, le ministre d'Etat a salué la tenue de cette rencontre qui, selon lui «confirme la volonté politique des leaders africains de combattre le terrorisme, phénomène étranger aux valeurs africaines et musulmanes». Le sommet a permis de passer en revue l'état de la mise en œuvre des conclusions du sommet de Nairobi sur le terrorisme. Ce sommet s'est penché plus particulièrement sur la situation qui prévaut dans le Sud du Soudan avec notamment la présentation du rapport de la commission ad hoc déléguée par le CPS pour s'enquérir de l'état des lieux dans cette région, selon l'APS. Il a été également question de la situation sécuritaire qui se dégrade au Burundi et à ce titre, le CPS compte tout mettre en œuvre pour éviter un génocide similaire à celui qui a eu lieu durant les années 1990 au Rwanda. Les chefs d'Etat et de Gouvernement participant à ce sommet ont, également, débattu la question du terrorisme qui reste une menace réelle pour le continent et constitue un souci majeur pour les dirigeants africains, a-t-on relevé.