Le sommet d'Oran a souligné l'impérative nécessité d'une coordination soutenue entre le Conseil de sécurité de l'Union africaine et les A3, à travers une série d'actions concrètes. Comme convenu, le 3e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique s'est achevé, hier, à Oran, par la présentation d'un certain nombre de recommandations visant à consolider les positions africaines communes sur les questions de paix et de sécurité sur le continent, notamment dans le cadre du processus de prise de décision du Conseil de sécurité des Nations unies. Autrement dit, le Sénégal et l'égypte - qui siègeront à partir de 2016 au Conseil de sécurité de l'ONU, en tant que membres non permanents, au côté de l'Angola - ont, d'ores et déjà, une "feuille de route" à défendre lorsqu'il s'agira de débattre des conflits africains et de prendre des résolutions au sein d'une instance onusienne qui n'a pas toujours été juste et équitable et qui, selon Lakhdar Brahimi, a vu sa crédibilité affaiblie, y compris par la faute des grandes puissances. Ce processus s'inscrit dans l'esprit de l'"appropriation des problèmes du continent par les Africains eux-mêmes", préconisé lors de la 2e édition du séminaire qui s'est tenue, il y a une année, à Oran. Outre la "formation et l'information" des A3 (pays africains siégeant au CS de l'ONU) sur la situation réelle et les besoins de l'Afrique, le sommet d'Oran a souligné l'impérative nécessité d'une coordination soutenue entre le Conseil de sécurité de l'Union africaine et les A3, à travers une série d'actions concrètes (rapports, réunions, partage d'informations réguliers...), et une coopération plus étroite entre le CS de l'UA et le CS des Nations unies, notamment à travers des réunions consultatives annuelles ou l'organisation de missions conjointes dans les zones de conflits et de crises. Le tout afin d'étudier les voies et moyens à mettre en œuvre pour, autant que faire se peut, apporter des solutions aussi concrètes que rapides aux multiples conflits qui minent le continent africains. Les participants au séminaire se sont, par ailleurs, penchés sur la mise en œuvre des recommandations des éditions 2014 et 2013, et "reconnu les progrès accomplis" comme la création du groupe africain à New York, l'interaction entre le Conseil de paix de sécurité de l'UA et l'A3, le renforcement des compétences d'analyse au sein du processus de prise de décision du CPS de l'UA, et appelé à déployer les efforts afin de mettre en œuvre les points pendants. Des présentations détaillées ont également été faites sur les situations qui prévalent dans un certain nombre de pays africains tels que le Sahara occidental, le Mali (qui vient de réinstaurer l'état d'urgence), la Libye, la République centrafricaine, le Burundi ou encore le Darfour, et fait le point sur la lutte contre le terrorisme notamment contre le groupe Boko Haram par la faute de qui plus d'un million d'enfants du Nigeria, Cameroun, Niger et Tchad, ne vont plus à l'école, selon l'Unicef. Pour rappel, à l'ouverture, dimanche, du 3e séminaire de haut niveau, les dirigeants, qui sont intervenus (le ministre algérien des AE, Ramtane Lamamra, ses homologues du Burundi, Alain Aime Nyamitwe, du Rwanda, Louise Mushikiwabo, du Nigeria, Khadija Abba B. Ibrahim, et le commissaire pour la paix et la sécurité, Smaïl Chergui), ont reconnu que, malgré les avancées enregistrées en termes de résolution des conflits, l'Afrique reste le continent le plus touché par les violences et les fléaux. Le prochain séminaire aura lieu en décembre 2016 à Oran. S.O.A