Le prix du pétrole ne peut durablement se maintenir autour de 30 dollars le baril car la baisse des investissements dans l'exploration et la production pétrolières entraînera un rebond, a estimé mardi l'organisme de recherche IFP EN. A long terme, «les prix actuels à 30 dollars (le baril) ne sont pas tenables», a soutenu le président de l'Institut français du pétrole Energies nouvelles (IFP EN), Didier Houssin, lors d'une conférence de presse. Les cours du pétrole ont dégringolé de près de 75% depuis juin 2014, pénalisés par une demande manquant de vigueur face à une offre excédentaire, alimentée notamment par la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Arabie Saoudite en tête, déterminée à défendre ses parts de marché face aux hydrocarbures de schiste américains. Cette chute des prix a contraint les compagnies pétrolières à se serrer la ceinture et à réduire drastiquement leurs investissements d'exploration-production, pourtant nécessaires pour alimenter la demande future. Celle-ci restera «dynamique sur le long terme» dans le secteur des transports, où il existe pour l'heure peu d'énergies alternatives, a estimé l'IFP EN. «On voit bien qu'il va falloir beaucoup investir pour développer 2 à 3 millions de barils par jour chaque année pour répondre à la fois à la hausse de la demande et à la déplétion des champs anciens, qui est de l'ordre de 5% par an», a souligné Didier Houssin. Or, «si les investissements qui sont déjà lancés vont permettre d'assurer la hausse des capacités de production à horizon 2020, le fort freinage actuel pose une grande question pour ce qui se passera au-delà», a-t-il ajouté.