Les Nations unies ont averti mardi n'avoir reçu que 2% de l'argent nécessaire pour le Soudan du Sud où plus de 40 000 personnes risquent de mourir de faim dans des zones en proie à la guerre civile. «Environ 2% des 1,3 milliard de dollars (1.1 milliard d'euros) nécessaires pour fournir une assistance vitale et une protection aux populations ont été reçus», a déclaré le responsable de l'aide humanitaire onusien au Soudan du Sud, Eugene Owusu. «Si nous sommes incapables d'agir maintenant, la situation va empirer», a averti M. Owusu. Lundi, les experts de différentes agences de l'ONU avaient décrit la situation comme étant la pire que le pays ait connu en deux ans d'une guerre civile marquée par les atrocités et les accusations de crimes de guerre, dont le blocage de l'approvisionnement alimentaire. Plus de 2,8 millions de personnes ont besoin d'aide, soit près d'un quart de la population, et 40 000 ont passé un seuil critique. Alors que le début de l'année est «traditionnellement la période où le pays connait une certaine sécurité alimentaire», selon l'ONU, «nous sommes confrontés à une insécurité alimentaire généralisée, à de la malnutrition, aux déplacements de populations et à la maladie», a déploré M. Owusu. Le responsable plaide pour un premier versement de 200 millions de dollars pour tenir jusqu'au mois de mai. «Les besoins augmentent alors que les ressources diminuent», a-t-il déploré. En octobre dernier, une analyse publiée par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire de la FAO (IPC) avait mis en garde contre un "risque réel de famine" en l'absence d'aide alimentaire.