Plus de 40.000 personnes risquent de mourir de faim dans des zones du Soudan du Sud, en proie à un conflit armé, se sont alarmées lundi des agences de l'ONU. "Au moins 40.000 personnes sont sur le seuil d'une catastrophe" au Soudan du Sud, ont déclaré l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un communiqué commun. Pour ces agences onusiennes, "les conditions dégénèrent" dans le pays, où "plus de 2,8 millions de personnes ont besoin d'aide, soit près de 25% de la population". Le Soudan du Sud se trouve dans sa pire situation humanitaire en plus de deux ans de conflit armé marqué par les atrocités et les accusations de crimes de guerre, dont le blocage de l'approvisionnement alimentaire, selon un rapport de l'ONU. "Les familles ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour survivre, mais elles sont à court d'options", a déclaré le responsable de l'Unicef pour le Soudan du Sud, Jonathan Veitch. "De nombreuses zones où les besoins sont les plus pressants sont hors de portée à cause des conditions de sécurité. Il est crucial que nous obtenions immédiatement un accès illimité", a-t-il réclamé. Cet avertissement survient après la mise en garde en octobre de spécialistes du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) mandatés par l'ONU, contre "un risque concret de famine" dans certains endroits de l'Etat d'Unité, dans le nord, avant la fin de l'année 2015 si les combats continuaient. De l'aide a pu depuis y être distribuée, mais les combats se sont poursuivis au Soudan du Sud en dépit d'un accord de paix signé le 26 août. Devenu indépendant en juillet 2011, le Soudan du Sud a replongé dans un profond conflit le 15 décembre 2013 miné par des affrontements entre les forces du président Salva Kiir et les partisans de son ancien vice-président Riek Machar. La semaine dernière, le Soudan du Sud a adopté une loi limitant drastiquement le nombre des humanitaires étrangers pouvant travailler dans le pays. Cette loi prévoit que seuls 20% des personnels humanitaires travaillant au Soudan du Sud peuvent être étrangers.