Le président américain Barack Obama a appelé au téléphone son homologue russe Vladimir Poutine pour discuter de la situation en Syrie, a annoncé hier le Kremlin. Les deux dirigeants ont eu une "évaluation positive" de l'accord pour la cessation des hostilités en Syrie décidé lors de la conférence de Munich cette semaine, selon un communiqué du Kremlin, qui a qualifié l'entretien de "franc". MM. Poutine et Obama ont "convenu d'activer la coopération à travers les canaux diplomatiques et d'autres structures dans le but d'appliquer l'accord" de Munich, a précisé le communiqué du Kremlin. A l'issue d'intenses discussions à Munich (sud de l'Allemagne), les Etats-Unis, la Russie et leurs principaux alliés -en dehors des parties syriennes- sur ce dossier ont appelé dans la nuit de jeudi à vendredi à une "cessation des hostilités" d'ici une semaine. Mais l'équation du conflit syrien s'est encore compliquée avec le bombardement par la Turquie de zones contrôlées par les Kurdes et le déploiement d'avions de combat saoudiens sur une base turque, la Russie mettant en garde de son côté contre une intervention terrestre d'Ankara et Ryad. Dans une interview accordée à Euronews dimanche, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a affirmé que le président Bachar Al-Assad était la seule force légitime dans le pays et que son départ provoquerait le "chaos". "Vous pouvez être d'accord ou pas, mais il est le président", a-t-il dit, selon ses propos doublés en anglais. "Si on le retire, ce sera le chaos, comme on l'a vu plus d'une fois dans plusieurs pays du Proche-Orient", a-t-il ajouté. La Turquie bombarde des positions kurdes Depuis samedi, la Turquie bombarde des secteurs du nord de la Syrie contrôlés par les forces kurdes, dans la région d'Alep. L'armée turque a tiré ce dimanche matin plusieurs obus de l'autre côté de la frontière syrienne. Elle a visé des secteurs contrôlés par les forces kurdes dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, à une dizaine de kilomètres de sa frontière. C'est le deuxième jour consécutif que la Turquie bombarbe ce secteur. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'artillerie turque a attaqué samedi des secteurs que les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la branche armée du Parti kurde de l'union démocratique (PYD), ont récemment repris à des rebelles syriens, notamment le secteur de la base aérienne de Minnigh.