Les malades atteints du cancer du sang connu par «la leucémie» sont vulnérables aux moindres infections. L'environnement hospitalier insuffisamment désinfecté peut aggraver leurs états et réduire leurs chances de guérison. Selon les spécialistes en hématologie et maladies cancéreuses, 7 à 10% des cas atteints de leucémie sont exposés aux infections fongiques invasives en milieu hospitalier en raison d'une déficience de leur système immunitaire. Lors d'une rencontre scientifique à laquelle ont pris part, hier mercredi, à Alger, des spécialistes en oncopédiatrie, infectiologie, réanimation et hématologie de plusieurs établissements hospitaliers universitaires, le chef de service hématologie à l'hôpital de Tizi Ouzou, Pr. Hocine Ait-Ali, a précisé que ces infections fongiques invasives en milieu hospitaliers, sont plus denses après le traitement par chimiothérapie qui affaiblit le système immunitaire des patients. «Les malades sont souvent pris d'une fièvre aiguë dont l'origine ne peut être expliquée que par des analyses biologiques, ce qui contraint le médecin à prescrire des antibiotiques pour lutter contre les organismes fongiques répandus en milieu hospitalier», a-t-il expliqué. Pour ce spécialiste, le malade exposé à ce genre d'infections dans un environnement non aseptisé, peut voir ses chances de guérison diminuer, ce qui met sa vie en danger. Intervenant à la même rencontre, le Pr. Mohamed Tahar Abad, chef de service hématologie au centre anti-cancer de Blida, a mis l'accent sur l'importance de l'hygiène en milieu hospitalier, notamment dans les services d'hématologie, de transplantation d'organes et de réanimation. Le professeur a relevé dans ce sens le manque de matériel de stérilisation au niveau des services des différents établissements hospitaliers du pays, nécessaire à la prévention contre les infections fongiques invasives. Pour sa part, le Pr. Samir Agrawal de l'université Queen Mary London UK, a noté que rares sont les pays qui disposent de matériel pour lutter contre les infections nosocomiales. Il a dans ce contexte souligné la difficulté de diagnostiquer ces infections en l'absence d'analyses de dépistage, mettant l'accent sur l'importance de l'hygiène et de la stérilisation pour prévenir ces affections. En somme, médecins et chercheurs, soucieux de la mortalité infantile et la propagation des cancers chez les enfants et même les nouveau-nés, se penchent sur la problématique afin de comprendre ces maux et trouver des remèdes. Environnement, hygiène de vie des parents et prise en charge sanitaire sont pointés du doigt.