Danger n On n'y pense pas systématiquement, les infections nosocomiales d'origine mycosique et parasitaire (mycoses, champignons, parasites..) tuent. «On n'en parle pas beaucoup, alors que 20% des infections nosocomiales d'origine parasitaire et fongique (infections par champignons) sont très importantes et mortelles», a souligné, jeudi, Dr Azzam, chargée de communication au niveau de l'EPH Ibn Ziri de Bologhine (Alger) en marge de la 4e Journée nationale d'hygiène hospitalière et de lutte contre les infections associées aux soins, organisée au niveau du palais de la culture Moufdi Zakaria (Alger). Nos établissements de santé, selon les spécialistes, sont des nids de parasites et de champignons, sources d'infections nosocomiales (microorganismes). Ces infections affectent, selon Pr Adjmi, du service de parasitologie et mycologie de l'hôpital central de l'armée, soit le patient, du fait de son admission à l'hôpital ou des soins qu'il a reçus, soit le personnel hospitalier du fait de son activité. Dans son intervention sur l'«Epidémiologie des infections fongiques intra hospitalières», la spécialiste a avancé certaines solutions «pour que les champignons n' aient pas le dernier mot», comme l'introduction de filtres Hepa (High Efficiency Particulate Air Filter) pour filtrer «en un passage, au moins 99,97% des particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3 µm, les prélèvements d'air et le bio-nettoyage». Dans son intervention sur «Les infections fongiques invasives en réanimation», Dr Houacine du service de réanimation médicale du CHU Bab El Oued (Alger), a rappelé que ce type d'infections nosocomiales est souvent méconnu ou diagnostiqué trop tardivement, «ces infections sont de plus en plus souvent retrouvées chez les patients de réanimation. Elles sont encore responsables d'une forte mortalité, malgré l'apport des nouveaux antifongiques». Pour prévenir ces infections, Dr Nelly Contet-Audonneau du service de parasitologie-mycologie (Nancy- France) a appelé à la nécessité de protéger les patients immunodéprimés, surtout dans les secteurs d'onco-hématologie et de transplantation d'organes, du risque des aérocontaminants avec la sensibilisation des personnes au contact des patients fragiles. L'intervenante cite également d'autres risques fongiques, «ceux issus des travaux de réfection dans les hôpitaux qui sont les plus fréquents et les plus dangereux pour les patients fragiles, car ils sont dus, le plus souvent, aux «Aspergillus». Les autorités sanitaires de son pays, se sont penchées sur ce problème «en réunissant, en 2011, un groupe multidisciplinaire d'experts de plusieurs sociétés savantes afin de donner des recommandations pour écarter au maximum ce risque», a-t-elle souligné. Cette importante rencontre scientifique vise, selon la chargée de communication de l'EPH Bologhine, l'échange d'expérience et de techniques utilisées au niveau des différents hôpitaux. Y ont pris part des spécialistes et le personnel du corps médical dont des universitaires et des chercheurs en biologie. Les deux patriciens français venus des CHU de Bordeaux et de Nancy ont également apporté lors de cette rencontre scientifique, leur contribution sur ce qui se fait dans leur pays dans ce domaine.