Dans la perspective de relancer l'exploitation du corail après 15 années de fermeture, les corailleurs d'Annaba et d'El Tarf, deux wilayas connues pour la richesse de leurs côtes en corail, ont été appelés à déposer leur dossier de candidature pour bénéficier d'un agrément, dorénavant obligatoire pour la pratique de cette activité. Prévue pour être entamée dès la fin du mois de mars prochain, l'exploitation du corail devrait être précédée par des opérations de concessions, selon les modalités fixées par un cahier des charges élaboré par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche (MADRP). Selon l'un des responsables de la pêche à El Tarf, le document en question précise chaque périmètre, zone et périodicité de l'exploitation ainsi que le nombre d'exploitants et quotas admis à la pêche. Suspendue courant l'année 2000, la pêche du corail avait fait, dès l'année 2014, l'objet de plusieurs journées d'étude et séminaires organisés à travers différentes régions côtières dont Alger, Annaba et Oran. Il y a eu également une opération d'évaluation des ressources coralliennes. Elle a été ponctuée par la mise en place d'un dispositif de traçabilité du corail, du site de la pêche jusqu'à sa commercialisation et sa transformation. L'annonce de la reprise de ce type de pêche a été bien accueillie par les corailleurs, notamment ceux de la wilaya d'El Tarf, la plus riche d'Algérie en cette matière, qui a été de tout temps confrontée à de véritables actes de vandalisme et de destruction de ses zones corallifères au moyen de la croix de Saint-André. Au-delà de la contrebande de cet animal marin qui s'opérait à destination de divers pays étrangers dont l'Italie et le Japon, le corail a été à l'origine d'un grand nombre de décès de jeunes plongeurs et l'emprisonnement à de sévères peines de prison de dizaines d'autres. C'est dire toute l'importance que revêt la décision du MADRP. Il s'agit de la mise en application des dispositions de la loi portant, entre autres, création de l'Agence nationale de développement durable de la pêche et de l'aquaculture (ANDPA). Cet établissement public à caractère industriel et commercial aura pour mission de mettre en place un processus d'adjudication. Le dispositif prévoit l'examen par le wali de la région concernée des dossiers des soumissionnaires retenus pour participer aux enchères et, de là, décrocher une concession d'exploitation du corail. Il reste, cependant, qu'incluse dans le plan quinquennal de développement de la pêche et de l'aquaculture 2015/2019, l'année 2016 sera considérée comme étant expérimentale pour l'exploitation de la ressource corallienne. L'annonce de la reprise de la pêche du corail a été bien accueillie par les corailleurs. Loin de mettre un terme à ce qui était un véritable pillage de nos côtés impliquant des étrangers spécialisés dans la pêche clandestine, la fermeture de l'exploitation du corail a davantage aiguisé les appétits. Tant et si bien que douaniers, gendarmes et policiers étaient constamment alertés par une opération de trafic de cet animal marin. Au-delà de la contrebande qui s'opérait à destination de divers pays étrangers dont l'Italie et le Japon, le corail est à l'origine d'un grand nombre de décès de plongeurs souvent inexpérimentés. Le plus récent est celui d'un jeune âgé d'à peine de 28 ans. Son corps, encore en combinaison de plongée, avait été rejeté par la mer plusieurs jours après sa disparition. Arrêtés en flagrant délit de pêche, en possession ou commercialisant illicitement du corail, des dizaines d'autres ont été condamnés à de sèvres peines de prison. Leurs équipements et matériels de plongée ainsi que leurs embarcations ont été saisis. C'est dire toute l'importance que revêt la décision du MADRP d'entamer rapidement la mise en application des dispositions de la loi votée par le Parlement en 2015. La création de l'ANDPA, un établissement public à caractère industriel et commercial permettra la mise en place du processus d'adjudication de concessions des zones de pêche du corail. Les mêmes dispositions confèrent au wali de la région concernée, d'examiner les dossiers des soumissionnaires retenus pour participer aux enchères et, de là, décrocher une concession d'exploitation du corail. Il reste, cependant, qu'incluse dans le plan quinquennal de développement de la pêche et de l'aquaculture, l'année 2016 sera considérée comme étant expérimentale pour l'exploitation de la ressource corallienne. Il est également attendu la création de milliers de postes de travail que cette activité est en mesure de créer en amont et en aval.