Le gouvernement, le patronat et l'UGTA se réuniront début juin prochain afin d'examiner plusieurs dossiers relatifs à la situation économique du pays a déclaré, hier à Alger, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. En marge de l'ouverture de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN), le Premier ministre a annoncé à la presse que la tripartite se réunira début juin, afin d'adopter des décisions en faveur de la promotion de l'économie nationale. Cependant, le gouvernement, pour face à la crise pétrolière qui a touché de nombreux pays a pris plusieurs mesures nécessaires. Parmi elle, la loi de finances 2016, un projet élaboré afin de faire face à la chute drastique des prix du brut et promouvoir une économie hors hydrocarbures. Ce projet a fait couler beaucoup d'encre concernant plusieurs de ses amendements, dont le péril qu'il présente, selon certains, sur les acquis sociaux. A cet égard, le Premier ministre a assuré, hier, que le gouvernement «ne touchera pas aux acquis sociaux». Par ailleurs, Abdelmalek Sellal a déclaré qu'«un nouveau modèle économique sera présenté et annoncé en avril prochain». Ce projet est actuellement l'objet d'examen. Il s'agit d'un nouveau modèle économique pour la période 2016-2019. Le Premier ministre rappelle que l'Algérie passe, pour le moment, par une conjoncture économique difficile avec un prix du baril qui oscille entre 30 et 35 dollars. Néanmoins, il rassure que le gouvernement fait face à la situation, «pour le moment, on maîtrise les grands équilibres macro-économiques nationaux, mais il faut apporter des réformes», a-t-il expliqué au sujet du modèle qui sera présenté au mois d'avril prochain. «Pas d'endettement extérieur» Vu la situation économique que traverse le pays, nombreuses sont les personnes qui ont mis en doute les mesures prises par l'Etat pour relancer l'économie nationale, assurant que le gouvernement aura certainement recours à l'endettement extérieur. Pour mettre terme aux voix qui s'élèvent à ce sujet et qui créent la polémique, le Premier ministre a assuré que le gouvernement n'aura pas recours à l'endettement extérieur. Il s'agirait, en revanche, selon les déclarations de Abdelmalek Sellal, d'«un emprunt obligataire national». Selon le vice-président du Cnes, Mustapha Mekideche, qui explique dans un entretien accordé à TSA, que «la mobilisation de l'épargne interne est la première étape pour faire face à la crise. Il y a un potentiel énorme et un gisement d'épargne publique et privé dans notre pays». L'économiste relève qu'il y a aussi de «l'épargne de l'informel», mais il faut aussi, selon le même responsable, «se préparer à un retour à l'endettement extérieur si le pétrole ne se redresse pas dans un délai de trois ans. Des opérations similaires ont été déjà lancées avec succès par Sonatrach et d'autres entreprises», a-t-il souligné. Par contre, Mekideche explique que le gouvernement peut se financer par ses propres moyens, en parlant des «réserves de change». A ce titre, l'expert relève le retour au crédit concessionnaire de long terme. Il rappelle que cela a été fait pour «la construction du port du Centre avec les Chinois». Ces types de financement, explique l'intervenant, «seront mis en place pour ne pas reporter le lancement des projets d'infrastructures». Une autre solution proposée par le vice-président du Cnes, c'est de «faire appel à la Banque africaine de développement pour financer des projets de développement. Nous sommes l'un des plus contributeurs de cette banque». L'emprunt obligatoire national servirait, selon le même responsable, «à combler le déficit budgétaire qui est de l'ordre de 25 milliards de dollars. L'argent servira à financer des projets d'investissement et d'équipements programmés par le gouvernement, et non pas pour le budget de fonctionnement». Mekideche souligne, notamment, qu'«on peut le faire de façon ciblée, c'est à dire lancer des emprunts obligatoires pour financer des projets spécifiques».