Il est difficile d'imaginer que l'ES Sétif qui ralliera aujourd'hui mercredi Brazzaville (République du Congo) pour y affronter l'Etoile du Congo au 2e tour de la Ligue des champions d'Afrique de football, fera le déplacement avec un moral ailleurs que «dans les chaussettes». En plus d'un parcours en dents de scie en championnat (l'ESS, tenante du titre, occupe la 9e place du classement à 17 points du leader), en plus d'une ligne offensive plus que médiocre (Sétif est la seconde plus mauvaise attaque derrière l'USM Blida qu'elle affronte mardi en match de mise à jour), l'équipe drivée par le Suisse Alain Geiger reste sur une cruelle élimination à domicile en 1/4 de finale de coupe d'Algérie, la compétition préférée du côté d'Aïn Fouara. Ce qui n'arrange rien, les supporters ont pris les joueurs (le coach et le président aussi) en grippe, cependant que tous les observateurs s'accordent sur un point : l'Entente produit, cette saison, son football le plus indigent depuis sa relégation en D2 en 1995-1996. Il est patent qu'il n'existe, dans la composante sétifienne de la cuvée 2016, aucun de ces ingrédients qui font qu'une équipe est capable d'être véritablement compétitive, surtout en terre africaine où un déplacement n'est jamais une partie de plaisir. Même les supporters les plus inconditionnels - du moins ceux que l'APS a approchés - ont du mal à croire que les camarades d'Abdelmoumene Djabou sont capables d'un bon résultat le 11 mars prochain au stade Alphonse Massamba Debat de Brazzaville. Et pourtant... Le capitaine d'équipe, Mourad Delhoum (malheureusement suspendu pour la rencontre aller), ne veut pas se résigner, ni se laisser abattre : «C'est vrai que l'équipe a du mal à aligner de bons résultats, c'est vrai aussi que l'élimination en coupe nous a fait mal, mais la Ligue des champions d'Afrique reste une compétition à part et je puis vous assurer que mes camarades ne se rendront pas au Congo en victimes expiatoires». Pour le milieu de terrain sétifien, «l'Entente n'a jamais aussi bien réagi que lorsqu'elle est au pied du mur». De plus, souligne-t-il, «si les résultats n'ont pas suivi, cela ne veut nullement dire que l'équipe ne renferme pas de bons joueurs, capables de se transcender dans les grandes occasions (...) soyez certains que l'objectif que l'ESS s'est fixé, à savoir atteindre la phase de poules de la Ligue des champions, est inchangé, et nous ferons tout pour y arriver». Dans le football, où «la défaite et la victoire se sont toujours côtoyés, il faut savoir faire la part des choses, se retrousser les manches et, surtout, positiver», conclut le «porteur d'eau» de l'équipe. Le coach helvétique de «l'Aigle Noir», Alain Geiger, n'est pas loin de partager l'avis de son capitaine d'équipe : «Il n'est jamais évident, surtout à Sétif, de se faire éliminer en coupe d'Algérie, je vous le concède, cela dit, il faut rapidement oublier la rencontre face à Sidi Bel-Abbès, relever la tête et penser à demain.» Faisant part d'un «travail psychologique» déjà entrepris avec ses joueurs, Alain Geiger ne veut pas entendre parler d'équipe abattue. «Nous avons une carte à jouer, d'abord en championnat où nous entendons améliorer notre classement, ensuite en Ligue des champions et, croyez-moi, nous n'irons pas faire du tourisme au Congo», conclut l'entraîneur suisse de l'Entente.