Un pays comme l'Algérie, qui a souffert des affres du terrorisme pendant toute une décennie, a acquis une expérience incomparable en matière de lutte antiterroriste et s'est doté, notamment, d'une sagesse incontournable dans la résolution des conflits en imposant le maintien d'un dialogue pacifique. Sur la scène internationale, l'Algérie a, aujourd'hui, l'image de la colombe symbole de la paix. A chaque occasion qui se présente pour elle, elle réitère sa position catégorique pour un dialogue pacifique et son soutien au droit des peuples pour l'autodétermination. Pas plus tard, le jeudi dernier, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a réitéré au Caire la position de l'Algérie en faveur d'un règlement politique de la crise en Libye. A l'issue de sa rencontre avec le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dairi, en marge de la 145e session du Conseil ministériel de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel a appelé «l'ensemble des frères libyens à dépasser leurs divergences pour mettre fin à la crise qui prévaut dans ce pays et des menaces qu'elle fait peser sur la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la région». Experte dans le domaine, l'Algérie connaît parfaitement bien les risques d'une intervention militaire et les dégâts que cela peut causer, non seulement dans le pays lui-même mais dans toutes les régions voisines. La solution militaire ne fera qu'aggraver la situation du chaos qui règne actuellement en Libye, selon les déclarations du ministres d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, mercredi à La Haye. «Une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye créera plus de tensions et de désastre», a-t-il déclaré lors d'un point de presse conjoint avec son homologue néerlandais, Bert Koenders, tenu à la fin des travaux de la commission mixte algéro-néerlandaise. Certains pays occidentaux envisagent actuellement d'envoyer des troupes au sol en Libye afin d'y entraîner les autorités locales et de lancer des attaques contre une branche du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique, Daech, selon des sources militaires occidentales. Ramtane Lamamra a souligné l'importance de mettre en avant le dialogue politique inter-libyen, notant la nécessité de «soutenir les efforts de l'envoyé spécial de l'ONU» en Libye. «Les Libyens doivent régler leurs problèmes eux-mêmes», a plaidé, en outre le ministre, réitérant la position de l'Algérie qui prône un dialogue inclusif avec la participation de toutes les parties libyennes afin d'aboutir à un règlement pacifique de la crise qui secoue ce pays. Lors de sa tournée au Maghreb, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de passage à Alger, samedi et dimanche dernier, a salué l'initiative de l'Algérie et sa ferme décision dans la résolution des conflits en prônant la paix. Il a, également salué l'engagement de l'Algérie «en accueillant les pourparlers organisés sous l'égide des Nations unies». Le responsable onusien a mis en avant l'aide qu'apporte l'Algérie en faveur du Mali, «en tant que principal médiateur du processus de paix. Nous sommes convenus de continuer à pousser pour que la médiation aboutisse», a-t-il promis. Par ailleurs, Ban Ki-moon a exprimé son enthousiasme par rapport à la politique de la réconciliation nationale « prônée par l'Algérie pour vaincre le terrorisme». Le secrétaire général a évoqué cette politique, qui, selon lui est une solution majeure, «plutôt que de se laisser diviser par les terroristes, l'Algérie s'unit dans la solidarité». Le dossier libyen a été évoqué, également, lors de la visite à Alger du ministre des Affaires étrangères russes, Serguei Lavrov, le 29 février dernier. Les deux pays, la Russie et l'Algérie se sont concertés sur leur position ferme pour la consolidation de la paix et un règlement politique du conflit libyen. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, dans son message adressé, février dernier, au président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, à l'occasion du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, a affirmé que l'Algérie «ne ménagera aucun effort pour apporter son soutien à la proposition du secrétaire général de l'ONU visant à relancer les négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario pour parvenir à une solution juste et durable garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination».