La Tunisie, qui cherche à reprendre la main sur l'affaire libyenne, prépare la prochaine réunion des pays voisins de la Libye, prévue les 21 et 22 mars 2016 à Tunis. Cette réunion permettra d'examiner les derniers développements de la situation dans ce pays frère. La réunion, qui verra la participation de tous les pays limitrophes de la Libye (Algérie, Egypte, Soudan, Tchad, Niger, Tunisie et Libye), sera consacrée à l'examen des moyens propices au soutien du processus politique en Libye et au rétablissement de la paix et de la sécurité dans ce pays, lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette réunion, où seront également présents le secrétaire générale de la Ligue Arabe, les représentants de l'Union africaine et de l'Union européenne ainsi que le chef de la mission d'appui de l'ONU en Libye, sera précédée par une réunion préliminaire des hauts fonctionnaires des pays participants le 21 mars. Cette réunion s'inscrit dans le cadre du souci de poursuivre la concertation et la coordination entre ces pays sur les derniers développements en Libye. Reste à savoir si les chefs de la diplomatie des amis de la Libye arriveront à trouver une issue à la crise actuelle que vit la Libye. Ceci au moment où le chef du gouvernement d'union nationale en Libye soutenu par l'ONU, Fayez Sarraj, a annoncé hier, lors d'une déclaration télévisée, le transfert de son gouvernement à la capitale Tripoli dans les jours à venir. Sarraj a lancé un appel sur la chaîne libyenne à l'ensemble des institutions libyennes pour s'unir et endosser leurs responsabilités. De son côté, le chef du gouvernement libyen basé à Tripoli, Khlifa Ghouil, a qualifié le transfert de ce gouvernement d'illégal. Il a ajouté que son gouvernement pourra arrêter les membres du gouvernement d'union nationale dès son arrivée à Tripoli. Pour sa part, la France a appelé à sanctionner les responsables libyens qui entravent le processus de consensus. L'EI a réussi à s'implanter en Libye en profitant du chaos dans ce pays où le pouvoir est disputé par deux autorités, l'une reconnue par la communauté internationale et exilée dans l'est et l'autre menée par la coalition de milices notamment islamistes Fajr Libya, qui contrôle la capitale Tripoli et des régions de l'Ouest. Environ 200 jihadistes de l'EI ont occupé pendant plusieurs heures le centre de Sabrata, sur la route côtière liant Tripoli à la frontière tunisienne, avant d'en être chassés par des miliciens membres de Fajr Libya. La Tunisie, qui partage près de 500 km de frontière avec la Libye, se dit régulièrement inquiète de l'évolution de la situation chez son voisin. Les autorités tunisiennes ont affirmé que les auteurs des attentats du Bardo et de Sousse (60 morts, dont 59 touristes) avaient été formés en Libye. Le Pentagone a quant à lui déclaré que le bombardement américain qui a visé à la mi-février un camp d'entraînement de combattants de l'EI en Libye avait probablement évité un attentat en Tunisie.