Pour la première fois en Algérie, la facture globale de l'importation des produits pharmaceutiques a enregistré une baisse de près de 7% en 2015, soit 132 millions d'euros. L'effort de révision des prix entamé en 2014 et poursuivi en 2015 a donné ses fruits. Le directeur général de la pharmacie, le Dr. Hammou Hafed, a expliqué à l'ouverture de la Journée nationale pharmaceutique organisée, hier à Alger, par le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), sous le haut patronage du ministère de la Santé, de la Population, et la Réforme hospitalière que «cet effort a concerné une liste de plus de 800 médicaments, a indiqué hier, le directeur général de la pharmacie. «Dans le cadre de la démarche de substitution à l'importation par la fabrication locale poursuivie par les pouvoirs publics, la liste des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine a été élargie à 117 produits», a souligné le Dr Hafed. L'intervenant est revenu sur le marché du médicament en Algérie, et la répartition des lignes de fabrication de médicaments. Les produits injectables occupent une grande part de l'industrie. Un nombre important d'investissements sont en cours. Au total, 246 projets inscrits, 31 sont en stade avancé, 150 autres sont à lancer prochainement. Selon le même responsable, le marché connaît une augmentation de la consommation, suite au développement de l'activité de soins, l'amélioration de l'accès à ces derniers et l'introduction des molécules innovantes. «Le défi est la rationalisation de la consommation et l'orientation vers la substitution à l'importation et se diriger vers la production locale», a dit le Dr Hafed. En effet, la part des médicaments importés au titre de l'année 2014-2015 a baissé de 4% pour l'ensemble des opérateurs privés et publics. La facture des médicaments représente 91% de la facture globale. La part de la fabrication locale de médicaments représente 44%. En volume, la part de la production nationale est plus importante, elle a été multipliée par cinq en 10 ans. «L'objectif est d'atteindre 70% en valeur», a noté le conférencier. Le secteur compte 314 opérateurs privés aux côtés des opérateurs publics. Afin de se positionner sur le marché international, 240 médicaments sont concernés par l'exportation. Des certificats CPP au nombre de 240 ont été octroyés à huit opérateurs privés et publics. Quinze pays de destination déterminés Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, qui s'est félicité de cette rencontre de niveau très élevé et qui regroupe un grand nombre de pharmaciens d'officine des quatre coins du pays, a réitéré l'engagement et le soutien de la tutelle pour fournir la matière première pour les producteurs pharmaceutiques afin d'atteindre un taux de productions de 70% d'ici la fin 2017. «Il y a eu des rencontres au niveau du ministère, et à la chefferie du gouvernement présidées par le Premier ministre où il a accordé un délai de trois semaines pour obtenir 70% de produits pharmaceutiques et les faire rentrer dans les marchés mondiaux». De son côté, le directeur de la Casnos, Acheuk-Youcef Chawki, a signalé que les travaux de cette rencontre ont été marqués par la création de la première mutuelle sociale des pharmaciens non-salariés en vertu de la loi n°15-02 de janvier 2015. Pour sa part, le président du Snapo, Messaoud Belambri, a annoncé que l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) sera installée dans les prochaines échéances. Le décret exécutif fixant les missions, l'organisation et le fonctionnement a été publié en décembre dernier. «La demande de la création de l'ANPP était formulée depuis une vingtaine d'années. En effet, cette agence s'inscrit dans le cadre de la politique nationale des produits pharmaceutiques. Elle sera chargée de veiller au contrôle de la qualité, de la sécurité, de l'efficacité et du référentiel des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux à usage de la médecine humaine. L'ANPP aura pour mission de procéder aux évaluations des bénéfices et des risques liés à l'utilisation des produits pharmaceutiques et risques des dispositifs médicaux à usage de la médecine humaine ainsi que l'enregistrement des médicaments et de l'homologation des dispositifs médicaux».