La contrefaçon et le « bricolage » n'ont pas de place sur le marché du médicament en Algérie, selon le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) dont le président, Messaoud Belambri, a assuré, hier, à l'hôtel El Aurassi, que la contrefaçon ne peut pas émerger dans un marché qui répond aux besoins nationaux. « Un marché caractérisé par une production locale de près de 50% et des importations d'une valeur de deux milliards de dollars. La contrefaçon ne peut avoir de place quand la population bénéficie d'une sécurité sociale, comme c'est le cas chez nous », déclare-t-il à l'ouverture des travaux de la journée nationale pharmaceutique. Il a précisé qu'il faut faire la différence entre la contrefaçon et la contrebande. D'après lui, les produits qui entrent d'une façon illégale sur le territoire national sont des médicaments interdits à l'importation pour la plupart. « Ou bien ce sont des médicaments non disponibles sur le marché. Mais la contrebande est très réduite. Il s'agit de cas isolés », indique-t-il. La promulgation du décret relatif à la vignette à code-barres des médicaments sécurisera, selon lui, davantage le marché de même que l'Agence nationale de la production pharmaceutique qui verra le jour prochainement. Il explique à propos de cette vignette, qu'elle garantira aussi la qualité et la traçabilité des produits pharmaceutiques. Le représentant du ministère du Travail, Bourkaïb, a fait savoir que ce projet est finalisé et sera mis en œuvre en 2017. Il a ajouté que l'Algérie est leader en Afrique et est bien classée à l'échelle internationale en matière d'accessibilité aux médicaments. Et ce, grâce aux importations mais aussi à la production nationale, selon le directeur général de la Pharmacie, au ministère de la Santé, Hammou Hafed. La facture des importations des produits pharmaceutiques a baissé de 7% en 2015, selon lui, et 800 médicaments ont connu une baisse dans les prix de l'ordre de 7%. « Le volume de la production nationale des médicaments a augmenté en 2015 alors que les importations ont baissé. La part de la fabrication locale est de 44,98% l'année dernière contre 41,47% en 2014. Les importations ont représenté 54,57% du marché en 2015 contre 57,35% en 2014 », indique-t-il. En valeur, selon lui, la part de la production locale des médicaments a été multipliée par 5 en l'espace de 10 ans. « 246 nouveaux projets sont inscrits dans le créneau de l'industrie pharmaceutique à moyen terme, dont 183 dans la production des médicaments. Nous observons un grand engouement de la part des investisseurs par rapport aux autres industries », dit-il en rappelant que l'objectif est d'atteindre une couverture de production locale de 70%. Il a indiqué, par ailleurs, que la liste des produits interdits à l'importation est renforcée en 2015 par 117 nouveaux médicaments. Concernant les exportations, il estime que le marché va dans la bonne direction puisque 240 médicaments sont enregistrés dans une quinzaine de pays. « Nous avons obtenu 240 certificats de produits pharmaceutiques, en Afrique surtout », souligne-t-il.