Pourrions-nous normalement avancer aujourd'hui que la politique interne mise en place en Algérie depuis quelques années a amené les ennemis idéologiques à enlever dans leurs démarches les éléments de leur nocivité mutuelle ? Pouvons-nous faire comme s'il est à croire que les intolérances n'avaient jamais existé et empoisonné le champ politique ? Selon que l'on soit proche du pouvoir ou de l'opposition, dans le premier cas, nous pouvons nous poser la question de savoir qu'est-ce qui dans la démarche présidentielle a réussi à nous faire maintenant évoluer dans un contexte national où la problématique de sécurité intérieure a cessé d'être liée aux clivages idéologiques internes et externes. Si nous sommes dans le deuxième cas, nous posons la question de savoir qu'est-ce qui dans la démarche du Président n'a pas réussi à supprimer les intolérances. L'Algérie œuvre à contribuer à pallier au retard apporté sur la scène internationale à la construction d'un consensus de politique internationale sur les grands thèmes intéressant la paix et la sécurité collective, à la création de soutien d'un environnement défavorable au développement de toutes les autres criminalités qui se structurent dont la plus structurante est la corruption, celle qui crée et aggrave les fractures morales, celles-ci devenant synonyme de résignation devant sa généralisation avec pour risque évident la dévalorisation de la citoyenneté et la mise des populations dans une situation de «non concernée». Depuis l'éveil des consciences mondiales à des menaces qui se jouent des frontières (rappelons que l'Algérie y est pour beaucoup) depuis le constat que tous les mouvements qui œuvrent par violation des lois nationales et internationales entrent dans des prestations mutuelles de service, il est l'évidence même que les Etats entrent, eux également, dans des prestations mutuelles de service et là encore l'Algérie y est pour beaucoup, du moins selon ce que nous avons compris.