Après le problème de chômage qui a poussé le jeunes des wilayas du Sud à manifester en se tailladant le corps ou en se cousant la bouche pour faire entendre leur revendication, le directeur général de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), vient les rassurer. Dans une brève déclaration à La Nouvelle République, le directeur général de l'Ansej, Mourad Zemali, a assuré aux jeunes chômeurs du Sud que les portes de l'Ansej sont ouvertes pour la concrétisation de leurs projets. «Avec la conjoncture économique actuelle du pays, l'Etat ne peut pas créer des postes d'emploi, mais il y a un dispositif au niveau de l'Ansej qui aide les jeunes promoteurs à créer des micro-entreprises et eux-mêmes créeront des postes d'emploi», a-t-il précisé. Toutefois, il a noté que son agence a donné des instructions aux directeurs de l'Ansej à Ouargla pour recevoir ces jeunes à travers des rencontres individuelles, et cela pour connaitre ce qu'ils ont comme diplômes et comme compétences afin de les accompagner et les soutenir pour la réalisation de leur projet. «Cette instruction a été mise en place au début de mois de mars pour que les jeunes s'adressent à l'Ansej au lieu d'aller protester». Par ailleurs, Mourad Zemali fait savoir que le rôle de l'Ansej est d'accompagner les jeunes promoteurs dans la réalisation de leurs projets de création d'entreprises, les accompagner chez les autorités locales concernées, et les soutenir même en cas de problèmes immobiliers ou de location... tout en les orientant vers la formation «car la formation est la base de la réussite et il faut se former davantage pour trouver sa place dans la société», a-t-il dit en précisant que «le montant de la formation entre dans le financement de l'Ansej». Il a indiqué que l'Ansej encourage beaucoup plus les quatre secteurs phares, à savoir l'agriculture, l'industrie, le BTPH, et les TIC. «Nous encourageons également tout ce qui touche aux énergies renouvelables et au recyclage. En revanche, le secteur du transport a été gelé en 2011 pour des raisons pratiques. Nous avons également mis en place un couloir vert pour les femmes, car nous avons constaté qu'elles ne représentent pas plus de 12%. C'est très faible ! On cherche à comprendre pourquoi, pour remédier à la situation. C'est pour cela que quand une femme propose un projet, on lui consacre toute l'attention, pour essayer d'augmenter ce taux.» Le directeur a appelé les jeunes à se rapprocher des agences pour proposer leurs idées qui seront «les bienvenues». Selon lui, ce qui marche le plus, c'est l'agriculture. C'est un secteur vraiment juteux. Les start-up technologiques marchent bien aussi. Il y a des jeunes qui ont même des marchés avec des entreprises étrangères. Ils font rentrer des devises en Algérie. Mourad Zemali n'a pas manqué de rappeler qu'en 2014, l'Ansej a financé 40 856 micro-entreprises. En 2015, «nous en avons financé 23 676. En janvier 2016, nous avons financé 1 782 projets contre 1 039 à la même période de 2015. C'est vrai que le chiffre global a chuté entre 2014 et 2015. Mais si on compare par secteur, on a enregistré des hausses pour certaines activités». «En 2014, le secteur de l'agriculture représentait 26%. Il est passé à 29% en 2015. Pour ce qui est de l'industrie et la maintenance, il est passé de 16 % en 2014 à 21% en 2015», a-t-il noté.