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Des vocations hors du commun et qui frisent l'extravagance
Publié dans La Nouvelle République le 28 - 03 - 2016

Que l'on devienne romancier après des études d'histoire ou inversement, cela peut s'expliquer, mais avoir été mathématicien pour se destiner après à l'écriture talentueuse de romans, est tout de même étonnant et incite à se poser des questions sur le caractère imprévisible des vocations.
On a connu par le passé des cas de médecins devenus des historiens, parce qu'au départ, celui qui s'est senti historien de naissance a dû être obligé d'embrasser la branche médicale parce que celles-ci a des perspectives d'avenir bien plus sûres que celles de l'histoire pourtant intéressantes, mais incertaines dans le contexte où nous sommes. Point donc d'incompatibilité entre écrire pour démonter mathématiquement que quelque chose est vraie avec preuves à l'appui, et raconter en langage poétique une vie harmonieuse malgré des sentiments contradictoires et une voie semée d'embûches. Y a-t-il un lien entre sciences et langage poétique ? Apparemment, ils n'ont rien de commun. D'un côté, c'est des calculs parfois difficiles et des démonstrations dans un langage spécifique fondé sur le raisonnement cartésien, l'attention, reflet de l'intelligence, l'observation, un esprit vif pour saisir au vol tout ce qui est vérité, hypothèse, postulat, axiome, postulat ; de l'autre un langage de bonne tenue littéraire en prose ou en vers écrit pour tenir à témoins les lecteurs dont on ne connaît ni le niveau si les motivations. Ce qui étonne le plus, c'est le style très clair qui rend la lecture intéressante, voire passionnante chez les romanciers, nouvellistes poètes qui ont un cursus universitaire en sciences exactes. C'est le cas tout récent de Ryad Girod, de mère algérienne et de mère française, mathématicien de formation, enseignant attiré en cette matière au lycée international d'Alger. Et depuis, quelque temps, il semble avoir découvert sa vraie vocation parce qu'elle lui sied bien : celle de romancier. De plus, c'est quelqu'un qui aime voyager pour découvrir les spécificités de tous les continents, mais « Alger, a-t-il précisé, « je l'aime comme ma propre mère ». Mais le mathématicien qui nous a le plus convaincu qu'il n'y a point de frontière étanche entre les sciences et les lettres, c'est bien Tahar Djaout. Après obtention des diplômes qui le destinaient à l'enseignement des mathématiques et alors qu'il était jeune, il avait donné les signes d'une autre vocation : celle du discours politique et littéraire. Comme Mohammed Dib, Djaout a fait ses débuts dans la poésie puis le journalisme, les interviews, mais il avait fini par comprendre que sa vocation était l'écriture romanesque. C'est dans le roman qu'il a connu la consécration, bien qu'il ait été un bon journaliste. Il avait tourné le dos aux mathématiques. Lorsqu'on lit ses romans, on se rend compte de son don pour la narration. Le langage mathématique ainsi que le raisonnement dans les démonstrations en géométrie surtout, doivent être à la base des récits servant à retracer des itinéraires et des tranches de vie pour les rendre aussi passionnants que possible pour les lecteurs dont la plupart sont attirés par le côté sensationnel dans le genre romanesque qui ont réussi dans ce type d'oeuvres artistiques. Ecrire est déjà un art dans la mesure où on attend de celui ou de celle qui prend la plume un texte plus ou moins long et dont les qualités maîtresses c'est d'avoir été bâti dans un style original, image, simple mais rigoureux et acessible. On a trouvé chez Tahar Djaout toutes les qualités d'une œuvre bien conçue pour être intéressante. Même dans le style journalistique, on retrouve le Djaout des romans de grande qualité. Il a raconté sur une page de l'hebdomadaire « Algérie Actualités » une journée passée chez Mohamed Dib, c'était au début des années quatre vingt dix, un peu avant la mort de Djaout en 1993. A l'occasion d'un séminaire en France sur la littérature, Mohamed Dib avait invité à manger chez lui Djaout et un autre écrivain algérien concerné lui aussi par la rencontre littéraire. Il leur avait recommandé de prendre le train et de s'arrêter à une gare. Et à l'heure indiquée Dib les attendait au volant d'une Ford. Sans tarder, il les emmena chez lui où il leur offrit un repas qu'il avait lui-même cuisiné : un tadjine sferdjel, spécialité tlemcenienne. Et quelle a été la surprise des invités lorsqu'ils avaient vu Dib en tablier cuisiner pour se mettre à l'œuvre. Une histoire fantastique racontée avec élégance par Djaout. Prédisposition à l'apprentissage et vocation Etre prédisposé, c'est avoir la capacité de comprendre et d'assimiler ce qu'on enseigne sur une discipline ou ce qu'on transmet comme données ou informations à propos de quelque chose. Par exemple en médecine, au bout de quelques mois d'enseignement, il y a des étudiants qui ont beaucoup appris, et d'autres qui trainent ou ont des difficultés pour suivre. En les testant, on se rend compte de leurs acquis si différents et reflétant leurs capacités d'assimilation qui montrent bien que chacun est prédisposé à quelque chose, par exemple à l'agriculture, au commerce, à la cuisine, à l'ébénisterie, au travail du fer ou des métaux précieux. Lorsque quelqu'un réussit à merveille dans une branche qui le fait vivre correctement, mais qui un jour découvre une autre activité qu'il trouve plus intéressante par le travail qui l'enrichit beaucoup plus qu'il ne le fatigue, il décide soudainement de l'adopter à vie pour ce qu'elle lui apporte au quotidien. C'est le cas de Mohamed Dib qui a exercé beaucoup de métiers : instituteur, marchand de tapis, cheminot, journaliste, poète et c'est après avoir beaucoup versifié qu'il a fini par découvrir que sa vocation était celle de romancier. Med Dib a écrit les meilleures œuvres romanesques. Pas loin d'une centaine qui l'avait hissé au rang de candidat au prix Nobel qu'il méritait pleinement. Alfred Sauvy, celui qui a inventé en 1952 l'appellation « pays du Tiers monde » a d'abord été un grand mathématicien quand un jour il a découvert les statistiques qui sont une branche qu'il avait trouvée intéressante. Il venait de découvrir sa vocation. En faisant les statistiques, il est devenu économiste mondialement connu. Ses livres d'économie générale sont devenus des références pour étudiants et chercheurs voulant se destiner à ce domaine de recherche. Mais, n'oublions pas d'ajouter pour mieux convaincre que le mathématicien peut exercer n'importe quelle autre activité professionnelle ou s'orienter vers d'autres branches bien plus épanouissantes comme l'écriture. Néanmoins, l'inverse est impossible, un poète ne peut pas devenir mathématicien, ni un romancier même de grand talent ou un philosophe du langage, comme par exemple Anouar Benmalek qui, de docteur d'état en mathématique s'est converti en romancier hors pair.

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