Toute initiative ou action pour lutter contre le terrorisme au Sahel est la bienvenue, à condition qu'elle respecte la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale des Etats. Ainsi a été l'approche globale de l'Algérie lors du premier jour de l'atelier d'experts sur «le rôle de la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel» qui se tient depuis hier à Alger. Intervenant à l'ouverture des travaux, l'ambassadeur-conseiller auprès du ministère des Affaires étrangères, Houas Ayache, a noté que «l'Algérie ne ménage aucun effort pour renforcer, par diverses initiatives et actions, la lutte contre le terrorisme dans le Sahel et œuvre (sans cesse) pour l'avènement dans cette région, comme dans les autres parties du monde, de la paix, de la stabilité et de la prospérité». Devant un panel d'experts internationaux réunis pour secourir la sécurité régionale sous la présidence de l'Algérie et le Canada, le représentant de l'Algérie a souligné que la lutte contre le terrorisme par des moyens conformes au droit et à la légalité internationale est une préoccupation permanente dans les efforts que déploie la communauté internationale. Il ajoute, dans ce sillage, que «la réalité du terrain prouve que les groupes terroristes reculent devant des Etats forts et qu'ils savent exploiter à leur avantage et au bénéfice de leurs propres objectifs des éventuelles faiblesses institutionnelles matérielles qui pourraient exister ici et là». En effet, le diplomate a estimé que la limitation de ces faiblesses à défaut de pouvoir les éliminer constitue un défi auquel sont confrontés les pays concernés en premier lieu et toute la communauté internationale en deuxième lieu, «qui est ainsi appelée à promouvoir davantage la coopération et la complémentarité des actions entreprises dans le cadre de la lutte antiterroriste», a-t-il dit. Ceci tout en réitérant les principes fondamentaux d'entreprendre les différentes actions dans le plein respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale des Etats. Rapporté par l'APS, M. Ayache a insisté sur «l'importance et l'impact réels de l'arsenal normatif de lutte contre le terrorisme restent très relatifs s'ils ne sont pas soutenus par des institutions capables et par de ressources adéquates». Il a rappelé, par ailleurs, que la menace terroriste dans la région du Sahel reste présente et cause régulièrement des drames aux populations civiles ainsi qu'aux biens des individus et des collectivités. Il dira : «Grâce à leur grande connexion avec le crime organisé transnational, ces groupes se renforcent, élargissent leur espace d'action, accèdent à plus de ressources financières et parviennent à contrôler des territoires et populations.» Pour sa part, l'ambassadeur canadien, David Drake, a souligné l'importance de mettre en place un mécanisme d'intervention «prévisible» fondé sur la primauté du droit dans le cadre d'une approche plus vaste de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. M. Drake a mis en relief la nécessité de travailler en commun pour atteindre des résultats «plus intégrés, coordonnés et efficaces» dans la lutte contre le terrorisme. Dans ce sens, il a affirmé que «les interventions robustes sur le plan de la justice pénale est une composante essentielle de nos efforts collectifs pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent». Le diplomate canadien a, par ailleurs, réaffirmé «l'attention partagée de son pays avec l'Algérie de faire en sorte de passer aux actes les plus concrets dans le contexte des deux Etats pour lutter de façon plus efficace contre ce phénomène». En dehors de l'ouverture de l'atelier d'Alger, les travaux se sont déroulés hier à huis clos entre les représentants des pays membres du forum global de lutte contre le terrorisme (FGCT), le Conseil de sécurité de l'ONU et une dizaine d'organisations internationales et régionales, dont l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE), la Ligue arabe, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), ainsi que des pays de la région du Sahel. Les travaux se poursuivront aujourd'hui encore avant d'être sanctionnés par «un relevé des conclusions et des recommandations sur les actions à prendre pour améliorer les capacités de lutte contre le terrorisme des pays de la région du Sahel», a-t-on appris auprès des organisateurs.