Face à la situation sécuritaire qui se dégrade dans les pays du Sahel, l'Algérie s'engage à soutenir ces pays dans la lutte antiterroriste et le crime organisé transnational, a précisé, jeudi à Alger, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. En marge des travaux de l'atelier d'experts sur le «rôle de la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel», organisé par les groupes de travail sur le renforcement des capacités des pays dans la région du Sahel, Abdelkader Messahel a réitéré dans une allocution «l'engagement de l'Algérie à soutenir la région du Sahel voisine dans sa lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational, partant de la conviction que notre sécurité est indivisible», a-t-il souligné. Le ministre a rappelé que la menace terroriste au Sahel se renforce avec l'élargissement continu du cercle de leurs activités criminelles, précisant que celle-ci se nourrit de plusieurs facteurs notamment «l'immensité de territoires très peu peuplés, la porosité des frontières et le manque de ressources dont souffrent les pays concernés». Pour le ministre, les efforts consentis dans le cadre de ce forum sur le renforcement des capacités des pays du Sahel, «montrent l'importance des défis a relever», qui résultent, a-t-il ajouté, de la violence et des méthodes d'actions des groupes terroristes à travers la recherche d'alliances hors région, le trafic d'armes et d'êtres humains, la migration illégale, le trafic d'antiquités et de drogues dures. Dans l'objectif de combattre ce fléau, le ministre a plaidé pour le renforcement de l'arsenal judiciaire. «Il est nécessaire que l'Etat soit fort. Il devrait en être de même de ses institutions et de son arsenal judiciaire», a-t-il expliqué. Il a, dans ce sens, indiqué que «la disponibilité en nombre et en formation et expertises qualifiées de praticiens dans les différents domaines de la lutte contre le terrorisme s'impose comme une exigence incontournable». Par ailleurs, Messahel a précisé que les efforts déployés pour faire face à ce fléau en matière de législation pénale sont «méritoires et nécessitent d'être soutenus dans le respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de ces pays». Ateliers sur le rôle d'internet et la démocratie prochainement Par ailleurs, le ministre a annoncé l'organisation, en avril et mai prochains, de deux ateliers sur le rôle d'internet et de la démocratie dans la lutte antiterroriste. «Dans le cadre de ses efforts en matière de lutte antiterroriste, l'Algérie abritera en avril et mai prochains deux ateliers consacrés respectivement à l'examen du rôle d'internet et des réseaux sociaux dans la lutte contre le cyber-terrorisme et le rôle de la démocratie dans la lutte contre le terrorisme», a expliqué Abdelkader Messahel en marge des travaux de l'atelier consacré à l'examen du rôle de la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Dans ce contexte, le ministre des Affaires maghrébines a salué les efforts des participants à cet atelier, en soulignant que l'expérience partagée au cours des travaux en coordination avec le groupe de travail «nous a permis de prendre davantage connaissance des besoins de la région du Sahel pour la lutte contre le terrorisme». L'Algérie a abrité un atelier des experts sur la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel dans le cadre de sa participation au forum global de lutte contre le terrorisme, dont elle est membre fondateur, et en sa qualité de co-président avec le Canada du groupe de travail sur le renforcement des capacités des pays du Sahel. En plus de la participation des pays membres du FGCT et le Conseil de sécurité de l'ONU, l'atelier d'Alger a regroupé des représentants d'une dizaine d'organisations internationales et régionales, dont l'Union africaine (UA), l'Union européenne (UE), la Ligue arabe, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), ainsi que des pays de la région du Sahel.