Après quelques semaines de hausse, les prix du pétrole ont chuté, encore une fois, hier lundi, après la rencontre de Doha, le 17 avril. Vers 03h00 GMT lundi, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en mai reculait de 2,02 dollars, soit 5,00% à 38,34 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juin, abandonnait 1,97 dollar, soit 4,55% à 41,13 dollars. Alors que les grands experts pétroliers misaient sur la rencontre des pays Opep et non-Opep, gardant un espoir sur un accord qui gèlera la production, ce qui augmentera par la suite, les prix pétroliers, cette rencontre s'est terminée par un échec. L'accord n'a pas été signé. Dimanche à Doha, capitale du Qatar, une quinzaine de pays Opep et non-Opep se sont réunis pour se concerter sur le gel de leur production afin de pallier au problème principal de la chute drastique des prix du pétrole qui est le fait que l'offre dépasse la demande, du coup les cours s'effondrent. Six heures de réunion, les pays réunis sont sortis du cartel sans aucun accord dans la poche. «Nous avons conclu que nous avions tous besoin de temps pour de nouvelles consultations», avait déclaré le ministre qatari de l'Energie Mohamed al Sada lors d'un point de presse suite à la rencontre du 17 avril. Néanmoins, il semble que les réelles raisons dépassent le manque de temps pour les concertations, elles vont au-delà des conflits politiques entre l'Iran et l'Arabie-Saoudite. En effet, les pays participants dans leur majorité étaient d'accord avec le gel de production, et les experts pétroliers étaient optimistes par rapport à cela. La vraie raison de l'échec de cette réunion était déjà visible avant le début même des concertations. L'Iran avait déclaré qu'elle serait absente. «La réunion de Doha est pour ceux qui veulent participer au plan de gel de la production», avait déclaré son ministre du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh. «Dans la mesure où il n'est pas prévu que l'Iran signe ce plan, la présence d'un représentant iranien à cette réunion n'est pas nécessaire», avait-il ajouté. «L'Iran ne renoncera en aucune manière à son quota de production historique», avait affirmé avec force Zanganeh, en référence au niveau de production et d'exportation de son pays d'avant les sanctions internationales contre Téhéran. De son côté, l'Arabie Saoudite par la voix de son vice-prince héritier, Mohamed Ben Salmane, avait déclaré, samedi dans une interview publiée par Bloomberg que son royaume ne gèlerait pas sa production de brut à moins que l'Iran n'en fasse autant. Cependant, il est difficile de nier le facteur politique dans la décision des deux pays, du moment de la hausse des tensions entre les deux parties. L'Arabie Saoudite ne semble voir aucune menace dans la chute des prix pétroliers. Son vice-prince héritier avait déclaré que son royaume n'a aucune peur vis-à-vis de la crise pétrolière, affirmant que son pays a d'autres plans économiques qui ne dépendent aucunement en la hausse des prix.