La «déradicalisation», qui a fait l'objet d'une conférence internationale tenue à Alger, intègre la démocratie comme composante de la lutte contre le terrorisme. Qu'en est-il en Algérie ? Ces derniers temps, on a oublié jusqu'à l'existence d'un champ politique. On ne sait plus si chacun a perdu son ennemi idéologique, car on ne voit plus apparaître une bipolarité idéologique. Cela est encore plus vrai aujourd'hui que l'on fait le constat qu'en Algérie, on ne parle plus d'ennemis idéologiques. Pas autant qu'avant. Faudrait-il pour autant en conclure rapidement que chacun a perdu son ennemi idéologique ? Certainement que non, quand on tient compte de certains débats TV. Nous semblons nous situer dans le cas d'une pause stratégique en matière d'hostilités, du moins sur le plan verbal, entre camps idéologiquement antagonistes alors que se refuser mutuellement le droit à l'existence politique était leur passe-temps favori car cela justifiait pour les uns et les autres le combat dont ils disaient être porteurs ? Un contrat tacite entre adversaires ? Pour ce qui concerne les démocrates, ceux qui sont ou qui disent qu'ils sont dans l'opposition, d'une part, ne se reconnaissent pas mutuellement le caractère démocrate, d'autre part ne reconnaissent pas, également, à ceux qui sont au pouvoir le caractère démocrate. Et pourtant, la démocratie fait partie de la lutte globale contre le terrorisme. Selon l'opposition, le RND n'est pas un parti démocrate. Mais les partis qui sont dans l'opposition, et qui se réclament de la démocratie, ne partagent pas tout à fait l'explication du contenu du concept de démocratie, preuve étant que la déjà ancienne tentative de Ali Yahia Abdenour de les réunir n'avait pas pu faire long feu. Qui est démocrate quand tous, y compris le FLN et les partis islamistes, se réclament de la démocratie ? On parle bien de mouvance démocrate, mais c'est plutôt la presse qui en parle.