Comme chaque année, nos pensées s'envolent en direction des martyrs de la corporation assassinés par les hordes islamistes durant la décennie noire. Les dizaines de journalistes ont sacrifié leur vie pour défendre la liberté d'expression et pour sauver la République. N'importe quelle presse au monde n'aurait pas survécu devant la barbarie et la cruauté des ennemis de la démocratie et de la liberté d'expression. La liste des martyrs de la plume est longue, elle dépasse la centaine. C'est par leur intelligence, leur savoir et leur courage que les défenseurs de liberté d'expression se sont battus contre l'obscurantisme et contre l'intégrisme. Face à la haine, aux couteaux et à la kalachnikov des groupes armés, nos valeureux martyrs se sont défendus avec leurs plumes. Les intimidations, les menaces et les assassinats n'ont jamais fait plier les défenseurs de la liberté d'expression. «Il n'est pas question de se taire alors que notre pays est en danger», ont-ils indiqué. «C'est une grande lâcheté de garder la neutralité alors que les artistes, médecins, enseignants, sportifs et des simples citoyens se font égorger par les hordes sauvages», ont-ils ajouté. Prenant leur courage entre les deux mains, les journalistes algériens ont suivi à la lettre le dicton de Tahar Djaout qui a dit à l'époque : «Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais tu meurs. Alors, dis et meurs». Hommes et femmes de la presse écrite, parlée ou de l'audiovisuel, les journalistes ont tous juré de parler et de mourir en héros pour permettre à l'Algérie de rester debout. La réplique des sanguinaires envers les journalistes a été des plus barbares. Les groupes armés n'ont pas fait de différence entre un journaliste de sexe masculin ou féminin, d'un francophone ou arabophone. Les sanguinaires avaient pour objectif d'anéantir les «témoins» pour camoufler leurs méfaits et pour dissimuler les massacres et les carnages dont le peuple fait l'objet. Le mot d'ordre a été donné aux groupes terroristes de faire taire les radios, de noircir les écrans et d'immobiliser les plumes. C'est une véritable chasse à l'homme que les journalistes ont fait l'objet de la part des sanguinaires. Appliquant les directives de leurs émirs et responsables, les groupes terroristes ont multiplié les enlèvements, les assassinats individuels et collectifs dans les milieux des journalistes. Ni le premier assassinat, ni la 100e victime et ni les attentats à l'explosif n'ont fait abdiqué les courageux journalistes. Bien au contraire, cette barbarie a donné du courage à la famille de la presse qui a levé la voix pour dire haut et fort : Non à l'intégrisme. Non à un Etat théocratique. Vive l'Algérie libre et démocratique. C'est grâce à ces journalistes et aux sacrifices des milliers d'hommes et femmes intègres que l'Algérie est restée debout alors qu'elle était déjà donnée pour morte et enterrée par nos «frères» et ennemis. A toutes et à tous, nous leurs rendons hommage et nous leurs dirons : Reposez en paix, vous avez écrit vos noms en lettres d'Or.