en France après les attentats terroristes de janvier et novembre dernier, a indiqué lundi un rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH). Selon le rapport sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, le nombre est passé de 133 en 2014 à 429 en 2015. Le même rapport a relevé des infractions antisémites qui ont, quant à elles, enregistré un léger recul de 5,1% (de 851 à 808), et les autres actes racistes ont augmenté de 17,5% (de 678 en 2014 à 797 en 2015). La CNCDH a ajouté que les faits délictueux (actions et menaces) à caractère raciste, antisémite et antimusulman sont globalement en «hausse conséquente» de 22,4%, de 1 662 en 2014 à 2 034 en 2015, notant que ce sommet n'a jamais été atteint auparavant. La courbe de tendance de la délinquance apparente à caractère raciste ne cesse ainsi son inquiétante ascension», s'est-elle inquiétée. L'année 2015 a été celle qui a vu de très nombreux lieux de culte (1 000 sur 2 500 sont actuellement protégés par les services de l'Etat) pris pour cible, avec comme panoplie : graffitis, dépôt de têtes et abattis de cochon, jets de cocktails Molotov ou incendie. Samedi, une salle de prière à Ajaccio (Corse) a été incendiée, quelques mois après le saccage d'une mosquée dans la même ville à des débordements racistes et antimusulmans. Le procureur de la République d'Ajaccio, Eric Bouillard, a indiqué que la piste criminelle était privilégiée, et le préfet de Corse Christophe Mirmand a évoqué «des traces d'hydrocarbures» découvertes lors des premiers relevés par la police scientifique. Le procureur a rappelé qu'à plusieurs reprises des têtes de porc ont été déposées devant la mosquée, affirmant que «les faits démontrent qu'on n'est pas sur une hypothèse accidentelle». Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait averti que de tels actes, doivent être sévèrement punis Pour le port du voile, ils étaient 31% contre en 1989, alors qu'en 2016 ils sont 63% de Français. La recrudescence d'actes d'islamophobie n'est pas une surprise, on s'y attendait à cela surtout après les attentats de Paris. Pourtant, les musulmans sont les premières victimes du terrorisme islamiste dont la véritable lutte pour éradiquer ce fléau n'a pas encore commencé. Dans une interview au Figaro, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, a estimé que «ce sondage conforte le sentiment que l'image de l'islam représente un défi majeur pour les citoyens français de confession musulmane». «Nos concitoyens doivent considérer les Français de confession musulmane comme des citoyens à part entière et non comme des citoyens entièrement à part», a-t-il ajouté.