Par ailleurs, sur le terrain des opérations militaires, un Sukhoi russe a de nouveau intercepté de manière acrobatique un avion américain au-dessus de la Baltique. Il s'est approché à une dizaine de mètres et s'est permis un audacieux tonneau, louvoyant autour du RC-135 de reconnaissance de l'US Air Force. Le Pentagone est furieux, parlant de «manœuvre dangereuse» dans l'espace aérien international. Le ministère russe de la Défense répond que l'avion américain tutoyait la frontière russe et que son transpondeur était éteint : «Soit vous arrêtez de voler près de nos frontières, soit vous vous identifiez.» Ambiance, ambiance... Or, ce genre d'algarade se multiplie ces derniers temps. Pas plus tard qu'il y a une dizaine de jours, le même incident a eu lieu au-dessus du Kamtchatka, non loin d'une base de sous-marins russes. On se rappelle courant avril les vagues créées par la simulation d'attaque de l'USS Donald Cook, par deux Sukhois dans la Baltique. Pauvre Donald, il avait déjà été l'objet d'un curieux incident en mer Noire en 2014... Un jet russe seulement équipé d'un dispositif de brouillage électronique avait semble-t-il totalement paralysé le système de défense du bateau, notamment le coûteux et sophistiqué dispositif Aegis sensé équiper tous les navires de l'Otan. L'on a déjà parlé à plusieurs reprises de l'avance des Russes en matière de guerre électronique, notamment lorsque leurs avions sont arrivés ni vus ni connus en Syrie, au nez et surtout à la barbe des Turco-Américano-Saoudiens. Mais revenons à nos chevaliers du ciel... En avril dernier, bis repetita. Une autre interception agressive par un jet russe, toujours au-dessus de la Baltique. Le Pentagone pleurniche, les Russes répondent «transpondeur éteint donc pas identifié». En janvier, même chose, dans la mer Noire cette fois. Il est d'ailleurs amusant de voir la même porte-parole du Pentagone faire à chaque fois un copié-collé de ses déclarations : «manœuvres dangereuses et non professionnelles». Pauvre chérie... Elle pourrait peut-être nous expliquer pourquoi ces incidents ont toujours lieu près des frontières russes, jamais dans le ciel américain. Désormais, l'ours montre les crocs et il semble que ces interceptions pour le moins acrobatiques deviendront la norme. Au risque de voir un jour un incident bien plus sérieux... (Suite et fin)