Dans un communiqué de presse, les représentants des travailleurs et les cadres syndicaux de l'Algérienne des eaux de la wilaya de Khenchela ont décidé d'entamer une grève de la faim à partir du 23 mai prochain, devant le siège la direction générale de l'Algérienne des eaux à Alger. S'adressant au directeur général de l'Algérienne des eaux à Alger, les signataires du communiqué (une copie est en notre possession) ont indiqué qu'ils avaient décidé d'entamer ce mouvement de protestation en l'absence de solutions adéquates émanant de la hiérarchie conformément à la réunion consultative tenue le 25 avril 2016 au niveau de la direction générale de l'ADE à Alger. Pendant cette réunion, il a été convenu en commun accord avec le conseiller de sécurité du patrimoine et du directeur central des ressources humaines et de la formation de suspendre et de reporter la grève de la faim entamée ce jour même, ont-ils fait savoir. Les représentants des travailleurs ont justifié le recours à la grève de la faim pour les raisons suivantes : l'absence totale des responsables de l'Algérienne des eaux de la wilaya de Batna et la détérioration sans cesse de la situation de l'entreprise, unité de Khenchela. Les mêmes signataires du communiqué ont ajouté qu'ils dénoncent le recours abusif du directeur de l'unité de Khenchela, trainant les représentants des travailleurs devant la justice. Ces derniers accusent également le premier responsable de l'unité ADE de Khenchela d'avoir marginalisé et mis à l'écart les cadres honnêtes de l'entreprise. Enfin, les contestataires ont ajouté que le directeur de l'unité de Khenchela a privé les travailleurs de l'entreprise de leurs droits en dépit du règlement intérieur et de la convention collective. Les représentants des travailleurs ont conclu leur communiqué : «Devant une telle situation, nous vous informons que nous avons décidé d'entamer une grève de faim devant le siège de l'Algérienne des eaux à Alger, à partir du 23 mai prochain, jusqu'à la prise en charge de nos revendications.» Pour rappel, ce mouvement de grève annoncé par les travailleurs de l'unité de l'Algérienne des eaux de Khenchela n'est pas le premier du genre. Plusieurs sit-in, grèves, arrêts de travail et autres mouvements de protestation ont été organisés dans le passé. Les conflits ont toujours opposé le directeur de l'unité, ses collaborateurs et les travailleurs de son camp d'une part, les cadres syndicaux et une grande partie des travailleurs de l'autre. Selon des cadres syndicaux, cet état de fait a donné lieu à plusieurs dépassements, voire des règlements de comptes. Le dernier cas soulevé est le licenciement de la chef de service finances et comptabilité. Cette dernière qui a exercé plus de 22 ans au niveau de l'ADE a été mise à la porte sous prétexte d'absence, ont ajouté nos interlocuteurs. Ces derniers ont ajouté qu'ils avaient précédemment rendu public un communiqué à travers lequel, ils avaient dénoncé le licenciement abusif de la cadre en question mais sans qu'aucun responsable ne bouge le petit doigt. Toujours selon les contestataires, le premier responsable de l'unité a créé une autre section des représentants des travailleurs pour les contrer. A en croire nos interlocuteurs, l'entreprise est divisée en plusieurs parties à savoir des représentants et des travailleurs «pour et contre» le directeur. «Ce qui encore vraiment inacceptable est le langage tribaliste qui sévit au niveau de l'entreprise et qui pourrait avoir des conséquences graves», a indiqué, un cadre de l'entreprise sous l'anonymat. Lors de notre entretien sur ces conflits qui perdure au niveau de l'unité de Khenchela, un haut responsable au niveau de la wilaya a indiqu que «j'ai tenu informée la tutelle sur ce qui se passe au niveau de l'entreprise avec des propositions appropriées mais rien n'a été fait».