Le 15 mai 2016, une date qui fait qu'une année s'est écoulée depuis la signature à Bamako de l'accord de paix et de réconciliation au Mali dans le cadre du processus d'Alger initié par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. L'Algérie a, dans son cadre, prêter main-forte pour la restauration de la paix au Mali, une aide qui a fait succès mais reste entravée par « des difficultés qui freinent le rythme de son avancement et amoindrissent le résultat », selon les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, hier en marge d'un entretien accordé à l'APS. En effet, le chef de la diplomatie algérienne qui a salué les réformes politiques et institutionnelles réalisées par le Mali à la faveur de la mise en œuvre de cet accord, a témoigné qu'il y a des obstacles qui peuvent contrarier le développement de cette alliance. Parmi ces contraintes, le ministre a cité «l'indisponibilité de tout le financement nécessaire à la réalisation des projets et programmes prévus à l'annexe 3 de l'accord, la persistance de l'insécurité ambiante qui freine la relance des actions de développement, en particulier, au nord du Mali». Il a, notamment, mentionné «les menaces liées à la persistance du terrorisme et du narcotrafic, la complexité des procédures de décaissement du financement déjà acquis et, d'une manière générale, certaines lenteurs dans le processus décisionnel pour la concrétisation des mesures stipulées dans l'accord». Dans ce sens, le ministre des Affaires étrangères a appelé les partenaires du Mali à apporter à ce pays toute l'aide à même de lever ces obstacles qui peuvent ralentir le succès de cet accord. «Tous les partenaires du Mali sont, aujourd'hui, fortement interpellés pour apporter à ce pays, dans les meilleurs délais, toute l'aide et toute l'assistance, particulièrement dans les domaines financier et de la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic, dont il a un besoin urgent et vital», a précisé Ramtane Lamamra dans son entretien accordé à l'APS. Ces partenaires sont interpellés en raison «des difficultés sérieuses dont le risque est grand de les voir hypothéquer ou, à tout le moins, continuer à retarder l'aboutissement du processus de paix et de réconciliation nationale au Mali», a expliqué le ministre. Néanmoins, pour le chef de la diplomatie algérienne, «la grande conviction, qui a fini par gagner toutes les parties maliennes que l'accord et son application, en toute bonne foi et avec sincérité, constituent la voie idéale pour la construction de la paix et la réalisation du développement économique au Mali, a significativement contribué à lever les obstacles rencontrés et stimulé la volonté de tous d'aller de l'avant dans cette entreprise salutaire». Dans ce contexte, Lamamra s'est réjoui «des résultats positifs rendus possibles grâce au processus d'Alger», estimant que «le chemin parcouru autant que celui encore plus long qui reste à parcourir sont loin d'être un long fleuve tranquille». «L'Algérie ne ménagera aucun effort» Le chef de la diplomatie algérienne a souligné que « l'Algérie ne ménagera aucun effort pour que l'intérêt de la communauté internationale pour le Mali et pour la région sahélo-saharienne s'exprime par des actions substantielles portées par une vision lucide des enjeux». L'Algérie, dont le rôle positif est souhaité et célébré par toutes les forces et formations politiques maliennes ainsi que par les organisations régionales et internationales, «investit son autorité dans l'avenir du Mali en tant qu'acteur important de la paix et de la stabilité dans tout l'espace sahélo-saharien», selon les propos de Ramtane Lamamra. A cet effet, il a souligné que l'Algérie «assume pleinement ses responsabilités de partie prenante au destin de cet espace géostratégique particulièrement sensible». Sur la possibilité d'une plus-value algérienne pour l'accélération et le succès de l'accord de paix au Mali, le ministre des Affaires étrangères a assuré qu'Alger «continue de veiller scrupuleusement à un rapprochement toujours plus grand et à une collaboration toujours plus confiante entre les parties maliennes, gage majeur du succès de la mise en œuvre de l'accord».