Intervenant lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de la wilaya de Annaba, le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) Si El Hachemi Assad, a annoncé la tenue d'un colloque international sur le thème «Jugurtha affronte Rome». La manifestation est prévue pour se dérouler du 20 au 22 août au théâtre Azzedine-Medjoubi de Annaba. Dans les propos qu'il a tenus en fin d'après-midi de ce dernier samedi en présence du wali de Annaba Youcef Cherfa, le SG du HCA, Assad, a abordé plusieurs aspects des activités de son institution. Il devait préalablement souligner l'importance que revêt l'organisation du colloque. Notamment les communications dont le dernier délai de dépôt est fixé au 14 juillet prochain. «La généralisation de l'enseignement de la langue tamazight à travers l'ensemble des wilayas du pays et la tenue du colloque sur Jugurtha serviront à la consolidation de l'unité du pays», a affirmé Si El Hachemi Assad. Il devait par la suite répondre à des questions sur ledit colloque et sur la généralisation de l'enseignement de tamazight en Algérie. Il s'est longuement attardé sur ce dernier aspect. Dans son intervention, il a estimé nécessaire un travail de fond pour sensibiliser tout un chacun à l'apprentissage de la langue tamazight. Avançant 291 000 élèves apprenants et 2 101 enseignants inscrits, courant année scolaire 2015/2016, au lieu de respectivement à peine 37 000 et 233 une année auparavant, le SG du HCA a souligné l'avancée enregistrée dans la généralisation de l'enseignement de tamazight. Cependant, M. Assad a relevé que le caractère «facultatif» de l'enseignement de cette langue reste «un obstacle qu'il faudra surmonter rapidement». Où en est le projet de formation accélérée pour le renforcement du corps enseignant de tamazight et les 500 postes budgétaires débloqués par le ministère de l'Education à ajouter aux 2 600 déjà existants ? Pourquoi le retard enregistré dans la définition des méthodes d'intégration de cette langue dans le système de l'enseignement et dans la vie publique ? Quelles sont les régions ciblées en priorité après celles de Tébessa, Tindouf et Mila prévues pour 2017 ? S'il a confirmé la budgétisation des 500 postes, le SG du HCA a annoncé que ce nombre est appelé à augmenter les prochaines années. «Annaba n'a pas eu de postes budgétaires parce qu'elle n'en a pas fait la demande. Pour peu qu'elle le fasse, elle en bénéficierait dès la rentrée scolaire 2017-2018 » a-t-il suggéré parlant de tamazight. Sur sa lancée, il a estimé nécessaire d'amender la loi de l'orientation scolaire pour, dira-t-il, faire sauter le verrou du caractère facultatif de cet enseignement. Il a, par ailleurs, révélé qu'il existe actuellement 22 régions d'implantation de tamazight à ce jour et que la fondation envisage couvrir les 32 wilayas graduellement dès l'année 2017. «Une passerelle a été établie entre le HCA et le ministère de l'Education nationale. Elle a abouti à la signature d'un protocole entre les deux institutions définissant les moyens de sensibilisation. C'est dans cette perspective que le secrétaire général a annoncé la mise en œuvre d'un programme d'enseignement de cette langue nationale pour les adultes qui le souhaitent par le HCA, avec le concours de l'Office national d'alphabétisation et d'enseignement pour adultes et l'association Iqra. Si El Hachemi Assad a annoncé avoir signé plusieurs protocoles avec des ministères et différentes universités dont celle de Annaba. « Le colloque de Annaba sera une occasion pour des échanges d'idées, formuler des propositions, évoquer les problèmes pédagogiques et réfléchir sur la démarche à adopter pour renforcer cette initiative», a-t-il indiqué. Au sujet de la formation des enseignants de tamazight, ce responsable a expliqué qu'elle est inscrite en «bonne place» dans la feuille de route conjointe. Le SG du HCA a parlé de vingt-quatre rendez-vous de formation destinés aux enseignants de tamazight. Selon lui, ils vont dans le sens de la consécration du bilinguisme à travers l'utilisation de tamazight en tant que langue officielle à côté de l'arabe dans les espaces publics, les administrations et les conseils élus, les médias et les publications officielles.