Le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, accompagné du wali, a effectué une visite de travail, hier lundi, à Skikda. Boudjemaâ Talaï a multiplié les avertissements à l'adresse des cadres de son secteur en charge de la concrétisation des différents et nombreux projets entamés et non achevés depuis des années. «Cela fait des années que je suis ce projet de réalisation du dédoublement et de modernisation de la ligne ferroviaire Annaba-Ramdane Djamel. C'est comme si ceux qui en ont la charge font tout pour ne rien faire. C'est-à-dire ne pas l'achever», a lancé, excédé, le ministre qui s'était exprimé à l'issue de la présentation du projet en question. Sur sa lancée, il a rejeté les arguments avancés quant aux difficultés rencontrées pour l'expropriation ou le déplacement des habitations implantées sur le tracé du projet. «Pour la réalisation d'un projet socioéconomique aussi important, le dossier de l'expropriation aurait dû être réglé bien avant l'entame de l'étude technique», devait ajouter le représentant du gouvernement. C'est dire que l'affirmation de l'un ou de l'autre responsable quant à la date du mois de juin 2017 pour la fin des travaux et la mise en exploitation de cette ligne ferroviaire sont à prendre avec des pincettes. Boudjemaâ Talaï paraissait avoir pris à son compte le fait que ce genre d'engagement avait été fait à ses prédécesseurs depuis des années. D'où le scepticisme affiché par des membres de la délégation ministérielle quant à une sérieuse prise en charge de ce problème d'expropriation. Même s'il a parlé du recasement de quelque 150 familles ayant libéré les lieux situés dans le prolongement du projet, l'intervenant n'a donné aucune information sur le nombre d'habitants restant à déplacer. Le ministre dont l'énervement était affiché lors de la visite du tunnel de Ramdane Djamel, a précisé que la ligne ferroviaire Annaba-Ramdane Djamel va dans le sens de la politique de l'Etat de créer un réseau ferroviaire moderne. «C'est un projet qui permettra de réussir le pari de l'émergence économique à partir des deux wilayas Annaba-Skikda», a martelé le ministre. D'autant que l'accélération des travaux de réalisation, consolidation et modernisation du réseau ferroviaire national et sa diversification ciblent les besoins de tous les secteurs. Que ce soit à la base logistique pour la promotion des exportations hors hydrocarbure, à la gare multimodale des voyageurs, sur le chantier des travaux de réhabilitation des équipements du port de Skikda et lors de la cérémonie de signature de la convention ministère du transport/ exportateurs, partout où est passée la délégation ministérielle conduite par le ministre et le wali, les rappels à l'ordre ont été adressés à ceux concernés par les défaillances. Ce qui explique pourquoi le ministre revenait constamment sur la mise en œuvre par son département d'une stratégie de réadaptation des transports par rapport à l'évolution de la technologie et les besoins exprimés en termes, terrestre, maritime, aérien et ferroviaire. Ce dernier, notamment, devrait servir de locomotive pour créer les facteurs nécessaires à la réussite du plan de développement selon les besoins et priorités de l'économie nationale. Ainsi, l'importance a été accordée au projet de dédoublement et de rectification du tracé de la ligne ferroviaire Annaba-Ramdane-Djamel inscrit en tête du programme de sa visite à Skikda. A son achèvement, cette ligne devrait satisfaire à tous les besoins en transport des voyageurs, des produits agricoles et industriels, miniers, hydrocarbures et du bétail en grande quantité dans des délais respectables jusque chez les consommateurs et les transformateurs. Dans les propos du ministre, la volonté était évidente et la détermination irréversible quant à doter notre pays d'un réseau national de chemins de fer adéquat, moderne et fonctionnel. L'objectif ciblé est de permettre au chemin de fer algérien de jouer son rôle de facteur créateur de richesses et d'emplois. C'est-à-dire épouser les ambitions et objectifs tracés dans le cadre du plan de relance économique initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.