Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont elle était, hier matin, l'invitée de la rédaction, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a évoqué le détail des mesures arrêtées pour assurer le succès du déroulement de l'examen du baccalauréat. A propos des sujets, elle signale que les personnes chargées de cette mission doivent s'assurer que les questions sont bien tirées du programme, que le programme a été effectivement fait et qu'elles correspondent au niveau moyen d'une classe, en plus de permettre à l'élève s'il ne connaît pas la réponse à une question d'aborder la suivante, et ne pas considérer que le manuel est la référence essentielle. C'est ce protocole qui sert à élaborer les sujets, dit-elle. Concernant la fraude, tous les moyens sont utilisés pour la combattre, avertit-elle. Elle lance un appel à la dénonciation de la fraude. Pour prévenir les phénomènes de fraude durant les compositions, qui est en train, selon elle, de prendre une dimension importante depuis l'introduction de la 3G, les technologies de l'information amplifient les choses, la ministre signale que les élèves y prenant part seront tenus de laisser leur portable en dehors des salles d'examens et les adultes également, pour qu'il n'y ait aucun doute. Assurant qu'en ce qui concerne des fuites de sujets des examens la situation «est totalement verrouillée», elle signale, en outre, que des «compétences», en mesure d'identifier d'éventuels fraudeurs, seront mobilisées dans les centres d'examen, «afin, dit-elle, que soit valorisés le mérite et l'honnêteté». D'un ton ferme, la ministre menace les candidats qui seraient tentés de tricher de «poursuites judiciaires». Elle prévient, en outre, que sessions débuteront à 8h30 précise et qu'aucun retard «ne sera toléré», les retardataires courant le risque de trouver les portes closes passé cette heure, parce que l'expérience a montré que les trente minutes de battement étaient utilisées pour organiser la fraude. L'objectif de l'amplification de la fraude à l'aide des technologies de l'information est, selon elle, de déstabiliser. Toute une commission a été créée pour lutter contre les fraudeurs. Elle est constituée par de représentants de la direction générale de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie nationale, du ministère des Postes et Technologies de l'information, du ministère de la Justice et du ministère de l'Education nationale, avec point focal au sein de ce dernier département. Cela permettra de faire circuler l'information en temps réel et instantanément et que des décisions immédiates seront prises en plus des poursuites judiciaires que le ministère de l'Education nationale engagera dans ce cas. Elle affirme qu'il n'y a aucune possibilité de fuite des sujets. Côté chiffres : 818 518 élèves, contre 850 000 en 2015, concourront aux épreuves du baccalauréat. Parmi eux, 268 925 y prennent part à titre de candidats libres, en général, des candidats qui ont eu le bac mais veulent le refaire pour avoir une meilleure moyenne et accéder à la filière de leur choix. Concernant la logistique mobilisée à travers les 2 561 centres d'examen répartis à travers le pays, elle indique qu'elle sera appuyée par plus de 223 221 fonctionnaires dont 160 000 surveillants, 5 650 observateurs et 55 000 correcteurs, sans compter les personnes mobilisées avec les services de sécurité et autres fonctionnaires non pédagogiques. Entre autres mesures, elle annonce que des efforts ont été entrepris par son ministère pour faciliter la participation des étudiants hospitalités aux épreuves. Pour ce qui concerne les résultats des examens, Mme Benghebrit annonce qu'ils seront rendus publics, vers fin juin ou tout au début du mois de juillet. Elle tient à remercier, pour leur contribution au bon déroulement de cet examen, les services de sécurité, la Protection civile, la SEOR. A propos des effets des nouveautés introduites dans le système éducatif, elle fait remarquer qu'il faut une génération pour les constater.