34% des victimes des accidents de la route enregistrées au cours de l'année 2015 avaient moins de 30 ans. Le directeur du Centre national de prévention et la sécurité routière, Ahmed Naït El-Hocine, a indiqué, hier, que «le plus préoccupant demeure le fait que la route décime notre jeunesse. Sur les 4 610 personnes décédées au cours de l'année 2015, 1 547 d'entre elles avaient entre 10 et 30 ans, soit près de 34% des personnes tuées sur les routes». Selon lui, cette tranche d'âge tient également le haut du tableau dans la catégorie des blessés, étant donné qu'elle a représenté, au cours de la même année, plus de 41% des 55 994 victimes recensées, dont une grande partie gardera les stigmates de ces blessures tout au long de leur vie. «Le fait que la facture humaine de l'insécurité routière ait atteint un seuil insupportable, voire intolérable et son bilan relève d'une véritable tragédie nationale qui, quotidiennement, se solde par une moyenne de 12 personnes tuées et 160 blessées», a-t-il déploré tout en faisant remarqué que «plus de 4 000 morts, des dizaines de milliers de blessés et des pertes économiques se chiffrant à plusieurs dizaines de milliards de dinars, tel est le tribut versé annuellement à l'insécurité routière dans notre pays». Evoquant les causes de ce terrorisme routier, Naït El-Hocine a mis en exergue l'étude analytique des données d'accidentologie, au cours de la dernière décennie, qui fait ressortir que le facteur humain, plus particulièrement l'inobservation des règles de la circulation routière, constitue le dénominateur commun pour l'ensemble des drames survenus sur la route durant la période considérée. Il a fait savoir que «ce facteur est constamment donné pour être à l'origine de plus de 90% des accidents, suivi très faiblement par les deux autres déterminants que sont l'état de l'infrastructure routière et celui du véhicule». Par ailleurs, il a souligné que la délégation nationale à la sécurité routière qui sera mise en place en remplacement du Centre national de prévention et la sécurité routière (CNPSR), d'ici la fin de l'année 2016, vient pour appliquer les décisions du gouvernement pour endiguer le phénomène du terrorisme routier. 14 morts et 129 blessés dans deux jours Les services de la Protection civile ont enregistré durant le premier jour de Ramadhan six accidents de la route causant sept morts et 65 blessés. Selon la même source, «le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Tamanrasset avec quatre morts et 38 blessés dans deux accidents de la route. La wilaya de Laghouat a de nouveau enregistré deux décès dans deux accidents distincts, survenus lundi après-midi, à peine deux jours après la terrible collision ayant fait 32 morts. Le premier accident a été provoqué par le dérapage et le renversement d'un véhicule touristique sur le tronçon de la RN1 entre Laghouat et Sidi-Makhlouf, faisant un mort (27 ans) et un blessé. Le second accident a été causé par le renversement également d'un véhicule léger ayant fait un mort (41 ans), qui s'est produit sur l'axe reliant les communes de Ksar El-Hirane et Hassi-Delaâ, selon la même source. Le renversement d'un véhicule au niveau de la route nationale n°1 dans la commune d'In Guezzam a par ailleurs fait trois morts et 37 blessés. Selon le commandement de la Gendarmerie nationale, le deuxième jour du Ramadhan a enregistré 26 accidents de la circulation routière (cinq mortels et 21 corporels), dans 15 wilayas du pays. «Les accidents ont engendré le décès de sept personnes, des blessures à 64 autres et des dégâts matériels importants à 38 moyens de locomotion impliqués».