Le Premier ministre a mis en garde, hier, les médias contre toute initiative qui incite à la violence, ou signe de diffamation, ou chantage. «Tous ces actes seront combattus et sanctionnés», a-t-il déclaré à Alger, en marge de la cérémonie d'installation des membres de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. Dans son discours, le Premier ministre a précisé, dans ce sens, que le gouvernement et l'Arav «soutiendront et seront aux côtés des médias qui s'inscriront dans cette démarche vertueuse dans le respect de la loi et de la liberté d'information et d'expression». Cette loi, a avancé Abdelmalek Sellal, «sera strictement appliquée pour protéger les droits des journalistes et des artistes qui travaillent et travailleront dans ce domaine, veiller au respect de la législation et de la réglementation en vigueur et sévir en cas d'atteinte à la mémoire collective aux référents religieux, à l'identité nationale ou à la cohésion de la société algérienne». Dans ce sens, il a noté que «notre pays a une histoire, une religion, des langues nationales et des valeurs morales», soulignant que «les télévisions et les radios qui se disent algériennes ont la responsabilité morale plus que légale d'œuvrer pour la consolidation et la promotion de l'unité de la nation, de la cohésion de la société et des composantes de l'identité nationale». Rappelant que le gouvernement «œuvre pour une Algérie apaisée, forte, prospère et moderne», Abdelmalek Sellal a estimé que les autorités du pays «comptent sur les acteurs médias de notre pays et sur les membres de l'Autorité de régulation, installés aujourd'hui, pour contribuer à l'atteinte de cet objectif dans le domaine de l'audiovisuel». Par ailleurs, le Premier ministre a expliqué que l'Arav «est un organe indépendant dont l'action n'est encadrée que par les seules dispositions de la loi». A cet effet, il a témoigné que le gouvernement attend des membres de cette instance «une action volontariste pour veiller au libre exercice de l'activité audiovisuelle, à l'impartialité, à l'objectivité, à la transparence, à la promotion des langues nationales, et au respect des valeurs et des principes de la société algérienne». Il faut rappeler que le Premier ministre avait indiqué le 23 mai, lors d'une opération de destruction d'un lot de deux millions de supports audiovisuels piratés, la volonté de l'Etat de réorganiser le champ de l'audiovisuel. A cet effet, il avait expliqué que plusieurs chaînes télévisées qui ne répondront pas aux critères du cahier des charges édicté par l'Arav. Abdelmalek Sellal avait révélé que sur les 60 chaînes de télévision qui diffusent en Algérie, seules cinq sont agréées par les autorités. Il a assuré que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur. Par contre, le Premier ministre n'avait cité aucune chaîne incriminée et n'avait donné aucun fait concret. Cette tâche est destinée à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel dont les membres fraîchement installés auront pour mission de redresser ce secteur marqué par l'anarchie.