Cette année 2016 a été marquée par la production record de pastèques précoces toutes variètés confondues à l'échelle de la wilaya d'Aïn Témouchent. Ce fruit se vend sur les bords des routes, les trottoirs, les places publiques un prix très clément. Barato comme dit l'adage local. Son prix au détail ne frôle pas la barre de 20 DA le kilogramme. Certains cultivateurs ont purement et simplement abandonnée leur production au profit des citoyens. Des files de voitures sont observées à l'orée des cultures de pastèques. Leurs occupants ont amassé gratuitement des sacs pleins de pastèques. Au sujet de cette production record, un exploitant agricole spécialisé dans la filière pastèques et melon a expliqué que «le premier facteur est la bonne pluviosité enregsitrée durant la bonne période de la plante et aussi l'usage des nouvelles techniques d'irrigation et le recours à la plantation semi- préparée de la plante. Des superficies considérables de terre agricole utile fertile ont été emblavées en pastèques et melons, car cette culture est rentable sur le plan économique pour les exploitants agricoles. En outre, elle n'exige pas l'injection de gros moyens financiers ni un matériel agricole. Les professionnels ont tendance à abandonner la viticulture et à un degré moins la céréaliculture pour améliorer leurs revenus annuels sans dépenser beaucoup d'argent et éviter le maximum de risques comme c'est le cas de la culture des raisins qui a fait la réputation de la région témouchentoise depuis les années quarante notamment pour ces luxueux vins. Il est très difficile d'estimer au niveau de la Direction des affaires agricoles de la wilaya (DSA) la superficie agricole utile emblavée ni la production totale étant donné qu'il n'existe pas un plan de culture et que les agriculteurs sont libres de cultiver ce qu'ils veulent. Ici est le point d'inflexion si l'on met en évidence les pouvoirs publics qui ont encouragé les agriculteurs en matière de subventions et d'aides financières pour le développement des cultures stratégiques comme les blés dur et tendre afin d'assurer une autosuffisance alimentaire et mettre fin à la dépendance sans en oublier l'apport de la vulgarisation agricole et l'accompagnement par les techniciens agricoles. Notre interlocuteur a révélé que cette filière au sens économique était timide dans la région. A l'ère des domaines publics autogérés, la pastèque était emblavée à sec sur des parcelles de terre très réduites afin de permettre à cette terre de se reposer. Au sujet de son intronisation dans la wilaya, il a ajouté : «Des professionnels de cette culture des pastèques sont venus de plusieurs wilayas du pays très connues par cette filières telles Tipasa, Mostaganem, Relizane et Mascara ont investi dans ce créneau très juteux pour l'occasion. Ils ont même emmené avec eux les ouvriers et leur ont bâti des bases de vie.» En conséquence, le marché de la pastèque a animé le région témouchentoise. Chaque matin que Dieu fait, des dizaines de véhicules de différentes wilayas enlèvent cette pastèque à destination des marchés intérieurs. Vu le manque d'une entreprise de pesage, la Centre d'enfouissement technique (CET) de Sidi Ben Adda a tiré profit en ouvrant une prestation de service de pesée des chargements. Les économistes ont tiré l'alarme en interpellant l'Etat à intervenir de telle sorte que chaque wilaya ait son plan de culture pour une exploitation rationnel du foncier agricole et réaliser des objectifs stratégiques allant de pair avec le développement économique national. Ils ont relevé que la superficie des céréales se rétrécissent pour laisser place aux produits agricoles non nécessiteux tels que la pastèque et les carottes.