On ne le dira jamais assez, le football algérien est à la traîne. On ne peut prétendre le contraire dans cette indescriptible anarchie où le professionnalisme et l'amateurisme ne font qu'un et où le football et l'affairisme douteux font bon ménage. On ne peut également prétendre l'inverse dans un football pris dans la spirale du gain facile, de la corruption, de la violence et tutti quanti. Dans un environnement pareil, il est tout à fait normal que la discipline périclite et que l'on ne voit plus de football sur les terrains. L'affaire d'Aïn Fakroun où vraiment celui-ci a touché le fond, illustre bien ce gâchis dans lequel s'est enlisé le sport roi, qui n'en est vraiment pas un ni le sera dans pareilles conditions. Que faut-il entreprendre pour le faire sortir de ce marasme ? Une révolution, pacifique bien entendu, dans le palais du sport roi où tous sbires, chargés d'exécuter les basses œuvres, et leurs semblables seront bannis et ensuite, une autre révolution visant à assainir ce milieu de tous les prédateurs. C'est la seule façon de redonner à cette discipline toute sa noblesse et son lustre d'antan. Mais ce profond changement ne peut se faire dans pareilles circonstances qui font que les roturiers se sont substitués aux nobles dans une Algérie où ces derniers sont relégués au dernier plan et où les prédateurs jouissent de toutes les considérations. Le football a trop souffert de cette anarchie et il continue à en pâtir tant que le changement n'intervient et tant que les responsables actuels continuent à faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ils ont cette tendance à vouloir blanchir un tableau, noirci par leur incompétence et par leur incapacité à redonner au football sa véritable vocation. Il suffit juste de lorgner du côté de nos jeunes footballeurs pour contredire leurs intentions trompeuses qui ne font qu'aggraver la situation.