Depuis deux ans que la crise financière a frappé, l'Algérie, pays qui s'est, pendant de longues années, accoudé sur les revenus des recettes pétrolières, s'est retrouvée face au défi d'établir une économie diversifié et hors hydrocarbures. Cependant, il est impossible de réaliser cet objectif en une période très courte, et pour ce faire le gouvernement est obligé de contrôler les dépenses, les diminuer le temps d'arriver à son objectif. Il a fallu geler certains projets, retarder d'autres, ce qui a été perçu par bon nombre d'experts économiques comme une politique d'austérité. Ce mot est devenu même parmi les plus utilisés au quotidien de la société algérienne. Dans ce sens, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui était en visite de travail et d'inspection dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, a exprimé un refus catégorique sur l'utilisation de ce terme, affirmant que le gouvernement fait une politique de rationalisation des dépenses et non pas d'austérité. Eloignant, par la même occasion, le recours à cette dernière à moyen ou long terme. «Je réaffirme que dans toutes les situations, la politique de l'Etat ne sera pas orientée vers l'austérité, mais il y aura plutôt une diminution des dépenses, notamment celles qui concernent les fonctionnements et les équipements», a-t-il affirmé. Le Premier ministre, qui avait établi un rapport positif sur la situation économique du pays, a présenté des statistiques sur son état actuel ou celui dans quelques années. En ce qui concerne les réserves de change, il a expliqué que celles-ci vont s'établir autour de 116 milliards de dollars en 2016 et ne baisseront pas en dessous de 100 milliards de dollars quelles qu'en soient les circonstances. Continuant dans son discours optimiste, Abdelmalek Sellal a souligné que les revenus des hydrocarbures se sont nettement améliorés. Dans ce sens, il a relevé que l'Etat prévoit 35 milliards de dollars en 2017 pour atteindre 45 milliards de dollars en 2018. Le Premier ministre, qui confirmait le bon déroulement des mesures prises par l'Etat dans le cadre d'établir une économie diversifié, a certifié l'équilibre de l'économie nationale et du pays en général, rappelant, dans ce sens que «malgré la crise pétrolière, aucune usine n'a été fermée et aucun travailleur n'a été licencié». Il a assuré, dans ce cadre, que le gouvernement poursuivait la concrétisation de la politique économique de l'Etat, affirmant que les secteurs de l'agriculture et de l'industrie ont évolué en termes d'investissements, générant, ainsi, un taux de croissance de 3,5% en 2017 pour atteindre 4% en 2018. Dans le même contexte, Abdelmalek Sellal a relevé que le taux d'inflation sera de 4,7% en 2017 pour s'établir autour de 4% en 2018. Emprunt obligataire : plus 461 milliards de DA collectés Parmi les mesures prises par l'Etat pour tenir l'équilibre financier, une opération d'emprunt obligataire national a été lancée, le 17 avril dernier. Celle-ci a permis de collecter, selon les déclarations du Premier ministre plus de 461 milliards de dinars. Selon la somme fixée comme objectif par le gouvernement, celle-ci sera largement dépassée, d'ici la fin de l'opération, selon le Premier ministre. «Lorsque nous avions sollicité l'aide nos concitoyens à travers l'emprunt obligataire, nous nous sommes fixés un seuil de 400 milliards de dinars, mais à l'heure où je vous parle, nous avons atteint le montant de 461,72 milliards de dinars», avait-il indiqué s'adressant aux citoyens d'Oum El- Bouaghi. Selon Abdelmalek Sellal, cela est un symbole de la confiance des citoyens algériens en leur Etat et en leur président Abdelaziz Bouteflika. Dans le même contexte, le Premier ministre a indiqué que le Forum des chefs d'entreprises s'est engagé à «se souscrire, dans les prochaines semaines, avec un montant de 150 milliards de dinars, ce qui va permettre d'atteindre un montant global de 612 milliards de dinars». Dans le cadre des affaires et le développement du partenariat, Abdelmalek Sellal a déclaré que le forum algéro-africain se tiendra le 3 décembre où 2 000 hommes d'affaires africains seront présents.