Dopage des Athlètes. Il est propulsé au cœur d'enjeux multiples. Des enjeux économiques mais aussi et surtout des enjeux éthiques. Faut-il retenir son souffle ou l'affronter sur les terrains des sportifs. Oui, mais comment y aller et surtout avec quelle arme ? C'est toute la question qui provoque non seulement le CIO mais aussi toutes les institutions internationales sportives. Le cas de la Russie, qui fait bouger son monde est largement suffisant pour y mettre de la forme à travers une sérieuse préparation afin de freiner ce mal qui a toutes les couleurs d'une peste qui s'attaque aux valeurs sportives. La menace pèse encore, y compris sur nos stades de foot où la violence, n'est toujours pas mise hors jeu. A quelques jours seulement des JO de Rio l'événement qui se veut le plus spectaculaire des rendez-vous sportifs est sérieusement menacé. Faut-il s'en inquiéter ? Oui, répondent les nations qui participeront avec des athlètes qui condamnent ce phénomène. Qui veulent voir leurs représentants aller toujours plus vite, sauter plus haut, résister et endurer. Face à ce poison chimique que faut-il faire ? Réguler, contrôler, réprimer sanctionner ou tout simplement se taire pour que les vrais laissent les podiums aux faux ? Ce sera alors, comme le signalait à juste titre Hugo Stéphan dans son édito : ce sera bientôt à celui qui osera forcer le plus. Non pas sur sa performance physique, mais sur sa dose de produit dopant. Le sport ne sera alors plus du spectacle, ce sera le lieu de toutes les expérimentations médicales. Que nous réservent donc les JO de Rio ? La question fait le tour non seulement des principales nations participantes mais aussi des médias qui s'intéressent de plus en plus aux stratégies mises en places pour redonner du sens à ces confrontations sportives internationales. Le CIO est pointé du doigt par la presse internationale. Les Fédérations de Russie chargées par le CIO de prendre leur responsabilité quant à la section de leurs athlètes, commencent à faire le bon tri. Certaines, non contentes saisissent le TAS contre ses décisions annoncées dimanche. Elles doivent éviter à ce que l'ivraie n'étouffe le bon grain. Selon le journal Le Figaro.fr 21 noms, en plus des 67 athlètes, ont font les frais. Les listes présentées par le Comité olympique russe se réduisent. Chaque Fédération gomme des noms. D'une liste initialement de 387, 67 athlètes sportifs sont été retirés. «Parmi les cinq membres de l'équipe de canoë-kayak en ligne exclus mardi, s'y ajoute Alexander Dyachenko, champion olympique en titre en K2 200 m ou encore Alexey Korovashkov, quintuple champion du monde et en bronze à Londres en C2 1 000 m. Côté pentathlon moderne, c'est Ilia Frolov, triple champion du monde, qui n'a pas pris le vol pour Rio. d'Alexander Markine, suspendu, lui aussi par la Fédération internationale (FIVB) ne sera pas au Brésil. La liste est encore longue et surprend les observateurs. «Huit sportifs exclus mardi rejoignent les sept nageurs (dont 3 médailles à Londres et multiples champions du monde : Vladimir Morozov, Loulia Efimova et Nikita Lobintsev), trois rameurs, deux haltérophiles et un lutteur déjà écartés lundi et retirés de la délégation. C'est la presse internationale qui prend le relais». La presse s'étonne et s'interroge sur cette cascade et aussi sur les répercussions des décisions du CIO sur la participation russe à ces JO. Ainsi, selon le Journal Le Figaro » qui a fait le tour des kiosque, Le Scan Sport alerte l'opinion internationale : «La presse mondiale mais aussi les agences antidopage tirent à boulets rouges sur le CIO qui a décidé dimanche de ne pas exclure la Russie des Jeux olympiques. Le président du CIO savait que la décision prise allait faite l'objet de commentaires acerbes de la part des médias «la Russie, pourtant reconnue coupable par le CIO lui-même d'avoir instauré un système de dopage d'Etat dans tous les sports de 2011 à 2015, sera bien à Rio. «Cela ne plaira sans doute pas à tout le monde», c'est le moins que l'on puisse dire, à lire la réaction de l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui a mis en évidence l'existence du système de dopage russe. «L'AMA est déçue», selon son président Craig Reedie : si le CIO avait suivi sa recommandation d'exclure la Russie des JO de Rio, «cela aurait assuré une approche claire, forte et harmonisée». Au lieu de cela, «l'approche adoptée» - demander aux fédérations internationales de faire le tri parmi les sportifs russes - «et les critères décidés vont inévitablement mener à un manque d'harmonisation, à des recours potentiels et à une protection moindre des athlètes propres», s'est inquiété le directeur général de l'AMA, Olivier Niggli. «C'est incompréhensible (...) Cela ne va pas inciter à l'avenir les lanceurs d'alerte à se manifester», dira Travis Tygart. Le directeur exécutif Travis Tygart, de l'agence américaine antidopage. Tombeur du cycliste Lance Armstrong, parle de «désordre» créé par le CIO. «C'est si frustrant que (le CIO) demande de prendre le relais aux fédérations internationales, qui peuvent ne pas avoir l'expertise appropriée ou la volonté collective d'agir», a-t-il relevé. «C'est un triste jour pour le sport», a souligné l'Inado, l'Institut international des agences antidopage, résumant le sentiment général de ceux qui luttent contre le dopage. «Journée noire pour les athlètes propres», a renchéri l'agence antidopage de Nouvelle-Zélande, fustigeant le CIO «qui n'a pas su faire preuve des qualités adéquates de bonne gouvernance». Ce lundi, la presse française et internationale a évidemment commenté la décision du CIO de ne pas suspendre la Russie de participations aux Jeux olympiques et à tout autre forme d'évènements sportifs dans les années à venir. Si tous les journaux, sportifs et généralistes ne font place qu'à un encadré en Une de leurs éditions, la frustration est grande concernant cette annonce. Dans sa Une du jour, L'Equipe présente un encadré en bas à droite intitulé : «La démission du CIO». De la page 26 à 28 illustrées avec une photo des anneaux olympiques rouillés. La version Sport du Daily Telegraph titre évidemment sur la victoire historique de Froome au Tour de France, et réserve un encart en bas de page pour le CIO : «Le rêve olympique en lambeaux». The Times, titre un encadré en haut de page de sa Une : «Contrecoup après que les chefs de l'Olympisme refusent d'exclure les Russes pour tricheries.» Enfin, pour le Daily Mail «Le jour où ils ont détruit les Jeux Olympiques. Car tour d'horizon des médias assuré par le Figaro.fr illustre parfaitement le malaise qui secoue les Russes et même le Village olympique de Rio officiellement inauguré dimanche, où rien n'est encore prêt pour accueillir les délégations. L'Australie et le Brésil refusaient de s'y installer pour cause de problèmes de finitions, «le Village n'est tout simplement pas sûr et pas prêt» : la délégation australienne évoque des «toilettes bloquées» ou «de l'eau qui coule du plafond et fait des flaques près de câbles et de fils». «Et lors d'un test samedi soir, «de l'eau a coulé le long des murs, il y avait une forte odeur de gaz dans certains appartements et un court-circuit électrique», a précisé la chef de la délégation australienne. 500 ouvriers pour mettre de l'ordre en deux jours, promet Janeth Arcain, ex-basketteuse médaillée olympique et «maire» du Village. Le dispositif de sécurité autour des Jeux c'est : 85 000 membres des forces de sécurité, 47 000 policiers et 38 000 militaires seront mobilisés pour assurer la sécurité.