Au lendemain de la tuerie sanglante dans une église de Rouen, un certain nombre de zones d'ombre demeurent. Les investigations se concentrent sur l'identification du second terroriste et sur la recherche de potentiels complices ou commanditaires. «Martyrisé», «L'horreur», «Ne rien céder»... hier, les Unes de la presse en disent long sur l'état de choc dans lequel est plongé la France après l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray. Dotés d'armes blanches et de dispositifs explosifs factices, deux hommes ont surgi dans une église du centre-ville, retenu en otage cinq personnes et égorgé l'une d'entre elles, le prêtre Jacques Hamel. Un acte barbare revendiqué au nom de l'organisation Etat islamique (EI). Si les investigations ont permis d'identifier l'un des terroristes, Adel Kermiche, et de retracer une partie du parcours du jeune radicalisé, d'autres mystères restent encore à lever. Qui est le second tueur ? Hier matin, une source proche de l'enquête et une source policière indiquent à L'Express que le second assaillant n'a toujours pas été identifié «formellement». Sa dépouille, notamment au niveau du visage, a été «très dégradée» par les balles tirées par les policiers de la BRI de Rouen. D'après Le Point, les premiers éléments suggèrent qu'il s'agit d'un jeune homme de 20 ans, fiché «S» et originaire de Saint-Dié-des-Vosges : dont les initiales sont A.M.P. Une carte d'identité à son nom a été retrouvée lors d'une perquisition au domicile d'Adel Kermiche. Des analyses ADN et des comparaisons avec sa famille sont en cours pour confirmer cette identification. Les tueurs ont-ils bénéficié de complicités ? Une personne a été placée en garde à vue mardi en fin de matinée. Il a été interpellé non loin de l'église, où il habite avec sa famille. Selon nos informations, il s'agit d'un mineur de 16 ans dont les initiales sont H. B. Ses parents le décrivent comme non «radicalisé». Il est en revanche, le frère d'un djihadiste parti en Syrie, Adel B., lui-même ami du tueur Adel Kermiche. Interrogé par Europe 1, Bernard Cazeneuve a indiqué que les «premiers éléments de l'enquête» tendent à montrer que H. B. n'a aucun lien avec l'attentat. Il n'aurait pas fourni de soutien logistique. Les enquêteurs l'interrogeraient plutôt au sujet de son frère.