L'ombre de l'Etat islamique (EI) plane dangereusement sur la France visée, en 18 mois, par 3 attentats sanglants. Douze jours seulement après le drame de Nice, l'hérétique attaque de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray (banlieue ouvrière de Rouen) a jeté l'effroi dans la population et la communauté religieuse, lorsque 2 terroristes ont fait irruption en pleine messe pour prendre en otages 5 personnes (3 religieuses et un couple), avant d'assassiner froidement un prêtre octogénaire. Perceptible depuis la mise en échec de l'attentat, en avril 2015, ciblant l'église de Villejuif, en banlieue parisienne, la montée en puissance de la menace terroriste inquiète et suscite un questionnement sur la riposte idoine. Une enquête a été lancée sur les « deux terroristes se réclamant de Daech », a annoncé le président François Hollande qui a convoqué un Conseil de sécurité et de défense. L'un des 2 terroristes, abattus sur le parvis de l'église, révèle les failles sécuritaires. Il s'agit de Adel Kermiche qui a déjà été inculpé pour lien avec le terrorisme inculpé pour avoir tenté à deux reprises, en 2015, d'aller en Syrie, et placé en détention avant de bénéficier d'une liberté conditionnelle. Depuis mars dernier, il était assigné à résidence avec un bracelet électronique. Face à l'exacerbation des polémiques, alimentées par l'opposition de droite et d'extrême droite appelant à durcir l'arsenal antiterroriste, le président Hollande tente de maintenir à flot l'union sacrée et éviter de tomber dans le piège communautaire et confessionnel. Le front interne se renforce de la solidarité totale et entière manifestée par la communauté chrétienne, musulmane et juive, dont les représentants ont été reçus hier à l'Elysée. Si l'exigence sécuritaire des lieux de culte a été au centre des discussions, la condamnation sans équivoque du terrorisme a été réaffirmée par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, exprimant au nom des musulmans la « sidération psychologique » devant un « sacrilège blasphématoire ». L'archevêque de Paris, Monseigneur Vingt-Trois, a estimé que les croyants de France « ne doivent pas se laisser entraîner dans le jeu politique » du groupe Etat islamique qui « veut dresser les uns contre les autres les enfants d'une même famille ». La messe est dite. De son côté, le Premier ministre, Manuel Valls, a mis en garde contre sur le risque d'une « guerre de religion » recherchée par le groupe terroriste de l'EI. Inscrite dans le cadre des « règles constitutionnelles », la stratégie de lutte se fonde sur le renforcement du dispositif sécuritaire qui s'appuie, selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur une répartition plus importante des forces de Sentinelle en province, notamment lors de rassemblements de foules, et de la réserve opérationnelle de la gendarmerie.